Constat n Les besoins alimentaires des Algériens sont principalement satisfaits par le marché international, la production nationale étant faible. Blé, lait, huiles, viandes, pratiquement tous les produits de première nécessité proviennent de l'étranger. Selon certaines estimations, 70% de ce que consomme l'Algérien au quotidien sont importés. «La production nationale couvre nos besoins en blé et en lait à hauteur de 36%, contre 5% seulement pour les huiles», a relevé à ce propos M. Abdelghafour. Pis encore, on importe désormais des produits qu'on exportait par le passé. Pourtant, le potentiel existe toujours. Le dysfonctionnement de l'économie nationale fait «que nous importons de plus en plus de concentré de tomates alors que les capacités nationales sont mises à l'arrêt, que la production de lait cru, qui atteindrait 2,5 milliards de litres en 2008, ne trouve de réseau de collecte organisé que pour 650 000 litres et que des besoins importants pour la transformation de la viande d'ovin ne sont pas pris en charge», a regretté le président du FCE, Réda Hamiani. A son avis, la politique économique suivie jusque-là «n'a pas pu empêcher le développement des importations alimentaires au détriment de produits qui pouvaient être fournis par le marché local.» «Ainsi, notre facture alimentaire à l'importation a presque doublé en cinq ans, passant de 2,6 milliards de dollars en 2003 à près de 5 milliards de dollars en 2007», a-t-il ajouté. Cette dépendance n'est pas sans générer beaucoup de problèmes comme on l'a constaté récemment avec la crise qui a secoué la filière lait. Il a suffi que les prix de la poudre de lait augmentent sur le marché international pour que de nombreuses unités de transformation cessent leur production, engendrant du coup un sérieux problème de disponibilité de ce produit de première nécessité. Fort heureusement, les pouvoirs publics ont vite réagi en accordant des aides aux transformateurs pour éviter toute augmentation des prix. Il faut dire que le pays se porte bien grâce aux revenus du pétrole qui ont sensiblement augmenté ces dernières années, à la faveur de l'envolée des prix enregistrée sur le marché mondial. Mais qu'en sera-t-il demain lorsque le pays aura une population de 50, 60 ou 70 millions d'habitants à nourrir et qu'il n'aura plus de pétrole à exporter ? Sans une agriculture performante, il lui sera quasiment impossible de s'en sortir…