Ils demandent une décision de relance ou de fermeture mais refusent le statu quo. Ce sont pas moins de 106 travailleurs et leurs familles de l'entreprise «Imprimerie moderne des arts graphiques- Imag» qui sont pénalisés depuis la suspension de leurs salaires décidée en janvier dernier. Deux représentants des salariés lésés de cette entreprise, se sont déplacés hier à notre journal pour exposer les détails de leur situation et les démarches entreprises pour sortir de cette situation qui ne dit pas son nom. La centaine d'ouvriers concernés appartiennent à quatre unités de production. L'une, qui est également le siège de l'Imag, se trouve à Alger-Centre, au 17 rue Mustapha-Ferroukhi, (près du marché «Houhou»), la seconde à El-Harrach, la troisième au Boulevard Benboulaïd tandis que la dernière, situeé au Boulevard Aïssat-Idir, à Sidi M'hamed non loin du siège de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Créée en 1997, après une scission de la maison-mère Enap (Entreprise nationale de presse), l'Imag a été instituée «illégalement», selon nos interlocuteurs, en Eurl (Entreprise unitaire à responsabilité limitée), ce qui est «interdit, du moment que c'est une entreprise d'Etat» soulignent-ils. L'Imag a été ensuite mise sous la coupe de la Société de gestion publique (SGP)- Presse communication, après sa création en juin 2008, ajoutent-ils. La SGP-PC a proposé sa réintégration à la maison-mère Enap, mais sans résultat. Après la perception un an et demi de salaires, plus aucune rémunération n'a été versée aux travailleurs depuis janvier 2010 affirment les représentants des travailleurs reçus à L'Expression. Parmi les démarches entreprises par les salariés, expliquent ces deux membres du bureau syndical de l'Imag, figurent les correspondances, dont notre rédaction détient les copies, adressées en février 2010, au chef de cabinet de l'ex-secrétariat d'Etat à la Communication. Ce dernier qui a reçu les intéressés en son bureau le 28 février 2010, après maintes tentatives infructueuses, leur aurait signifié que «l'arrêt des salaires, depuis le mois de janvier 2010, a été décidé par le Premier ministre» La seconde lettre, datant de mars 2010, a été adressée directement au Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Les représentants du bureau syndical de l'entreprise avaient été également reçus, dès son installation dans ses nouvelles fonctions, par Nacer Mehal, ministre de la Communication. Le ministre, chargé par le président Abdelaziz Bouteflika de régler les problèmes du secteur, leur avait promis «verbalement» de résoudre le cas posé par ces travailleurs. Les choses avaient commencé à bouger, se sont félicités nos interlocuteurs, avec la nomination, (après la suspension de son prédécesseur), du nouveau secrétaire de la SGP-CP en la personne de Hadj Zoubir. Parmi toutes les démarches entreprises sans succès à ce jour, il faut relever la correspondance datée du 31 mars 2010, adressée par le secrétaire national de l'Ugta, Achour Telli, au ministre de la Communication. A l'heure actuelle, les locaux et bureaux du siège de l'Imag se trouvent sans électricité alors que le matériel, qui date de l'époque coloniale, tombe en désuétude au risque bien évident de n'être plus utilisable sous peu, ont encore déploré les représentants des 106 travailleurs de l'Imag qui attendent des pouvoirs publics une solution qui ne lèse aucune partie.