Le contrôle institué à Sonatrach est susceptible de barrer la route à des tentatives de malversation. Le ministre de l'Energie s'est exprimé hier sur la situation de Sonatrach, dont certains cadres sont poursuivis en justice. Youcef Yousfi a souligné à l'APS que cela impose de renforcer le contrôle interne à Sonatrach et dans tout le secteur à travers de nouvelles dispositions. «Le contrôle interne en vigueur à Sonatrach est périodiquement diagnostiqué et sera adapté, en cas de besoin. C'est dans notre intérêt de continuer à le faire, afin de mieux maîtriser nos activités, rendre plus efficaces nos opérations, utiliser de manière plus rationnelle nos ressources et veiller à protéger l'image de notre secteur et de notre pays», a-t-il dit. Le tout doit aboutir à sécuriser les cadres. «Il encourra aussi à sécuriser nos responsables et gestionnaires dans l'exercice de leurs fonctions», a ajouté le ministre. Ce dernier s'est aussi exprimé sur la décision de l'Algérie d'«intensifier l'effort d'exploration pour accroître ses réserves d'hydrocarbures, assurer des revenus suffisants pour le développement et garantir la sécurité énergétique du pays à très long terme». Youcef Yousfi a précisé que «notre secteur doit garantir la sécurité énergétique du pays à très long terme et assurer des revenus suffisants pour son développement», qui a ajouté «notre démarche s'inscrit donc dans cette double exigence». Il a expliqué que des actions seront prises pour améliorer la sécurité énergétique de l'Algérie avec notamment «l'intégration des énergies renouvelables (...) et la nécessité de diversifier nos sources de production d'électricité.» Pour intensifier l'effort d'exploration, les moyens humains et matériels de Sonatrach seront renforcés et les capacités nationales en matière de services pétroliers et parapétroliers, augmentées, a encore affirmé le ministre. Il a estimé qu'il fallait oeuvrer pour «un partenariat basé sur une vision à long terme en multipliant les appels d'offres, tout en étant (...) en mesure d'attirer les investisseurs potentiels». L'Algérie recèle des potentialités «très importantes en hydrocarbures et c'est notre tâche de les mettre à jour», tout comme, a-t-il souligné, il s'agit d'exploiter et valoriser les potentiels miniers en intensifiant l'exploration». Yousfi précisera que «la rentabilité des projets (d'investissements de Sonatrach) ne peut être évaluée que sur une période de 20 à 30 ans». Affichant son optimisme quant au timing des projets, il dira que «la croissance de la demande devrait bientôt être au rendez-vous avec le redémarrage de l'économie des principaux pays consommateurs, ce qui devrait absorber le surplus actuel». Le ministre a affirmé, par ailleurs, que «l'état actuel du marché gazier en Europe, avec une offre abondante de la Russie et l'arrivée d'autres fournisseurs sur ce marché très porteur où la demande est constante, n'est pas de nature à mettre en danger les exportations de gaz algérien». Il a indiqué, à ce propos, que le Medgaz (Algérie-Espagne) permettra de livrer à l'Europe quelque 8 milliards de m3/an de gaz. Le ministre a d'autre part souligné, dans le cadre de la directive du président de la République concernant la réévaluation des projets pétrochimiques pour renforcer une industrie en aval, que «les filières de valorisation choisies permettent de développer, en aval, un véritable tissu industriel permettant de diminuer, voire supprimer les importations actuelles de produits finis». «Nous continuerons à faire appel à des partenaires étrangers dans le respect de nos intérêts», a encore relevé M.Yousfi. S'exprimant sur le projet «Desertec», le ministre estime que ce projet «ne concerne pas spécialement l'Algérie».