Le Centre culturel algérien (CCA) de Paris a abrité, jeudi, le vernissage de l'exposition de l'artiste-peintre, Mohamed Aksouh, déclinée sur une série de tableaux, alliant tons bleutés et contrastes, ocre blanc et indigo. Mosaïques en partie effacées, strates de pierres se dressant prélevés d'anciens murs, cailloux ou galets sertis de marbrures des vagues, étagement de façades, de balcons, de toits, de terrasses, volets et portes alignés, les toiles de cet artiste-peintre non figuratif se distinguent par leur luminosité s'étendant à l'infini, nimbée de nappes d'eau bleutées. Un public nombreux s'est déplacé en dépit de la rigueur du climat pour visiter cette exposition qui a été accompagnée par la projection du film documentaire Mon Bon Dieu, la mer, la nuit de Hafida Hachem, qui signe là son premier film. Dans ce court métrage d'une durée de 25 mn, la réalisatrice s'est employée à brosser le tableau de ce peintre, un des fondateurs de la peinture moderne algérienne. Tout au long du documentaire, dans son atelier d'Ivry-sur-Seine, près de Paris, il raconte son itinéraire d'artisan-artiste autodidacte et dévoile quelques-unes de ses peintures et gravures, empreintes de mer, de lumière et de son Alger natal et la Casbah, cadre de son enfance. Apprenti forgeron dès l'âge de quatorze ans, Mohamed Aksouh s'initie en 1958 à la poterie, la céramique puis la sculpture, avant de se mettre par la suite à la gouache, l'aquarelle et la peinture. En 1962, il participe à Alger au premier Salon de l'Indépendance, à l'exposition des «Peintres algériens» pour les fêtes du 1er Novembre à Alger en 1963, notamment aux côtés de Baya et de Mohammed Khadda. Plusieurs de ses oeuvres sont alors acquises par le Musée des beaux-arts d'Alger. Après avoir réalisé une première exposition personnelle préfacée par Kaki à la Galerie 54, dirigée par l'écrivain Jean Sénac, cet artiste-peintre s'installa en 1965 en région parisienne. Il organise plusieurs expositions en Algérie, en France, aux Pays-Bas, en Suisse, en Corée, en Espagne et dans des pays arabes. En 1972 et 1974, il créa deux médailles pour la Monnaie de Paris. Il est membre du Salon des réalités nouvelles où il expose régulièrement. En 2007, il reçoit le Premier prix de la biennale des artistes orientaux à Charjah (Emirats arabes unis). Son oeuvre a été le sujet de nombreuses publications. En 2006, le documentariste, Hamid Benamra, lui a consacré un film, Aksouh, jardin des toiles».