Il se tiendra du 12 au 15 décembre prochains au niveau de l'hôtel Safir, Mazafran, à partir de 9h. La coopération ou l'aide de l'Union européenne avec un pays de la Méditerranée dépend du pays demandeur. Le ministère de la Culture algérien chapeauté par Mme Khalida Toumi, fait, depuis quelques années, du domaine du patrimoine son cheval de bataille. Dans le cadre du projet de l'Union pour la Méditerranée, l'Algérie entretient des relations avec l'Europe, indubitablement. Dans le cadre de sa politique de coopération avec l'Algérie, le dialogue interculturel constitue l'un de ses piliers les plus importants. Au titre de l'association avec l'Algérie, une des priorités de l'UE de l'axe 2007-2013 se veut le patrimoine culturel. 20 millions d'euros ont été alloués à l'Algérie. Il s'agit d'un budget indicatif du programme de protection et de valorisation culturelles. Ce programme fait partie de l'action de développement durable et de la culture qui représente plus de 40% de la coopération. Une des ambitions de l'Union européenne, partagée avec l'Algérie, est la diversification de l'économie algérienne. Pour ce faire, cela passe en partie par la revalorisation du tourisme du pays d'accueil. Or, en termes d'infrastructures touristiques, l'Algérie, qui est un beau et grand pays avec un patrimoine naturel des plus riches, n'est pas suffisamment développée à ce niveau-là. Bref, notre pays disons-le, est loin d'égaler la Tunisie et n'est pas comme le Maroc. Dans le cadre des relations bilatérales avec l'Union européenne, la «stabilité» de l'Algérie, toujours placée en état d'urgence, est nécessaire pour poursuivre les échanges dans le cadre du plan euro-méditerranéen. Cela va des bons rapports de «voisinage» avec notre pays «tiers». Et tout le monde sera gagnant. La relance économique de notre pays dépend ainsi en partie de la réhabilitation et restructuration du fonds patrimonial culturel. Développer le secteur touristique via l'essor du patrimoine culturel oui, mais comment faire quand les compétences viennent à manquer? C'est là où l'atelier qui sera organisé du 12 au 15 décembre prochains au niveau de l'hôtel Safir, Mazafran (Zéralda) intervient. Il s'agira d'un atelier international sur l'éducation et la formation aux métiers du patrimoine culturel auquel prendront part, entre autres, la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi et l'ambassadeur de l'Union européenne en Algérie, Mme Laura Baeza Giralt. Y seront présentés les projets d'Euromed Héritage à Tipasa et Cherchell (chantiers de jeunes bénévoles) sur le patrimoine de l'eau, les actions éducatives à mener pour les écoles primaires et formations d'artisans et guides touristiques à Dellys et Ghardaïa, sur la revitalisation de l'architecture traditionnelle, formations aux métiers du livre et la numérisation pour la sauvegarde des manuscrits et des archives audiovisuelles de la TV algérienne et la récupération du patrimoine des langues et les manuscrits (Annaba). Cet atelier d'une très grande importance, entend démontrer que le renforcement à l'éducation et la formation aux métiers du patrimoine méditerranéen est une démarche prioritaire pour le développement humain et économique dans notre région. La formation appropriée aux métiers du patrimoine - restauration, muséologie, tourisme, etc. - ainsi que l'éducation des populations locales, en particulier les jeunes, sont essentielles pour que le patrimoine puisse devenir un vecteur de développement humain et économique dans les pays du sud de la Méditerranée. Il est indiqué qu'environ 40 représentants des ministères de la Culture et des directions du patrimoine des pays partenaires méditerranéens ainsi que d'organisations de la société civile active dans la revitalisation du patrimoine aborderont ces questions pendant cet atelier à Alger. L'atelier, nous apprend-on, s'inscrit dans l'action spécifique du programme de l'Union européenne «Euromed Héritage» visant, depuis 2008, au renforcement du cadre législatif et institutionnel pour le patrimoine des pays partenaires méditerranéens, et menée de concert avec les autorités nationales de ces pays. A cette occasion, cet atelier s'attellera à dresser un «état des lieux» des principaux acteurs - autorités locales et nationales, associations, entreprises -, leur rôle respectif et les partenariats souhaitables, les débouchés professionnels et les priorités en termes de domaines ou de publics cibles, s'agissant des méthodes et l'affectation des ressources humaines et financières. Enfin, seront annoncés, à l'ouverture de cet atelier, les résultats d'un concours de photographie sur le patrimoine placé sous le signe: «Regards croisés: patrimoine vivant en Méditerranée». Lancé en mai dernier, de jeunes photographes amateurs et professionnels algériens y ont répondu généreusement. En effet, puisque sur un total de 327 participants, 40 Algériens (dont plus de la moitié ont moins de 30 ans) y ont pris part. Ils représentent plus de 10% du total des photos reçues des 30 pays des deux rives de la Méditerranée.