La déclaration du secrétaire général du parti, mercredi dernier, semble avoir ajouté de l'huile sur le feu. Des adhésions en cascade sont enregistrées quotidiennement. Le syndrome du redressement gagne du terrain. Les adhésions au clan de Mohamed Seghir Kara s'annoncent en cascade. Après Oran, Mila, Médea, la wilaya de Tlemcen a annoncé son divorce avec la direction. Ce n'est plus ni une rumeur ni des agitations anodines. Le malaise prend forme en provoquant une hémorragie au sein des structures de base. Le bastion du FLN à l'Ouest vient de tomber entre les mains des redresseurs. Dans un communiqué rendu public samedi dernier, les sept kasmas que regroupe la mouhafadha de Tlemcen ont rejoint le mouvement de redressement. Il s'agit des kasmas de Nedroma, Tlemcen, Djeballa, Bab Al Aâssa, Hammam Bougherara, Marsa Ben Mhidi et de Aïn Talout. Les contestataires remettent en cause la gestion des affaires du parti. Ils revendiquent purement et simplement «le départ de l'actuel secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem de la tête du parti». Les redresseurs de Tlemcen reprochent à l'actuel patron du FLN «le recul dans les élections locales, législatives et sénatoriales depuis que Abdelaziz Belkhadem est à la tête du parti». La déclaration du secrétaire général du parti semble avoir ajouté de l'huile sur le feu. Lors de la réunion de l'instance de coordination, le secrétaire général a réduit à cinq le nombre de kasmas frondeuses. «Des frictions ont été enregistrées au niveau de quatre ou cinq kasmas», a-t-il soutenu. Des propos qui ont suscité des remous au sein de la base. En réaction, les militants de la mouhadafha de Naâma ont dénoncé l'attitude affichée par le secrétaire général qui soutient que l'opération s'est déroulée dans un climat serein. «C'est faux, l'opération n'a pas respecté le règlement du parti», ripostent les militants de Naâma dans un communiqué parvenu à la rédaction. «Il y a un groupe d'opportunistes de l'entourage du secrétaire général qui ont fraudé l'opération de renouvellement des structures de base», confirment les militants. Alors que la situation s'annonce critique au sein de ces structures, le secrétaire général du FLN refuse de reconnaître les faits et feint d'ignorer la situation. «C'est un signe de bonne santé», a-t-il affirmé pour justifier les confrontations qui ont caractérisé l'opération de renouvellement des structures de base. Au lieu d'ouvrir un dialogue et de chercher les raisons de cette grogne, la direction tourne le dos aux mécontents. Cette situation arrange parfaitement le mouvement de redressement qui est en train de renforcer ses rangs. Les responsables de ce mouvement multiplient leurs contacts. Une rencontre régionale s'est tenue hier à Ksar Chellala à Bouira. La semaine dernière, une rencontre similaire a eu lieu à Tiaret. Le coordinateur Mohamed Séghir Kara promet d'aller loin dans son conflit. «Les jours de Belkhadem sont comptés», a-t-il déclaré dans un entretien accordé au quotidien El Watan. Il faut reconnaître que le malaise a dépassé la base pour atteindre le coeur du parti. Le bureau politique ne fait plus l'unanimité. Il est contesté de partout. Des mécontentements sont affichés même à l'intérieur du BP. Certains ministres qui sont membres boycottent ses réunions. Le comité central qui se réunira le 23 décembre prochain promet d'être houleux. Les contestataires ne vont pas rater cette occasion pour exprimer leur colère. Il reste à savoir si M.Belkhadem va changer son équipe pour apaiser les tensions. Selon des sources proches, des tractations sont en cours pour confectionner la nouvelle équipe qui prendra les rênes.