Plusieurs mesures ont été prises en vue de protéger les édifices public Des échauffourées ont marqué, ces trois derniers jours, Oran. Les forces combinées, composées des brigades antiémeute, de la gendarmerie et de la police, ont alors investi le terrain. Un impressionnant dispositif de sécurité est, à cet effet, mis en place dans la ville d'Oran. Plusieurs brigades des CNS, dépêchées des wilayas limitrophes, ont pris position, dès jeudi matin, à la place d'Armes, la place Hoche et la place des Victoires, lieux stratégiques. Cela permet de réprimer à temps toute émeute pouvant surgir des quartiers populaires de Cavaignac et de Saint Pierre. Aucune intervention musclée n'a été menée par les forces de l'ordre malgré l'alerte maximale donnée. Des rapports dressés par les services de sécurité n'augurent rien de bon. Ainsi, un conseil de sécurité de wilaya s'est tenu jeudi soir. Des mesures ont été prises en vue de protéger les édifices publics. Pour sa part, la société civile s'est mise de la partie en sillonnant les quartiers populaires, le but étant la sensibilisation des jeunes en vue de ramener les manifestants à la raison. Suite à ces protestations, des entreprises d'Etat viennent de prendre plusieurs mesures. La Sntf a opté pour l'hibernation en mettant à quai ses trains. Hormis les dessertes qui lient la ville d'Oran à Aïn Témouchent, via l'autorail, tous les départs vers la wilaya d'Alger ont été annulés. La même mesure a été prise par les chauffeurs de taxi qui ont déserté l'agence routière des Castors. La protestation citoyenne s'est poursuivie mercredi soir et jeudi et ce, dans plusieurs villes de la partie ouest du pays. Plusieurs actions distinctes menées dans les wilayas d'Oran, Chlef, Relizane et Maghnia dans l'extrême ouest de Tlemcen. A Oran, ce sont plutôt les édifices publics qui ont été visés. L'agence Cnep-Immo de Petit Lac a été saccagée mercredi soir. Son mobilier a été volé. De peur qu'il soit pris en otage par une éventuelle émeute, le personnel de la Cnep-Banque du même quartier a été libéré dès les premières heures de la journée de jeudi. A El Hamri, des jeunes se sont attaqués à l'Office du blé. Ce dernier a été sauvé in extremis des mains des manifestants grâce à l'intervention rapide des forces de l'ordre. Dans la commune de Bir El Djir, des dizaines de jeunes de Sidi El Bachir, ont fermé, jeudi soir, l'axe routier qui lie la wilaya d'Oran à Mostaganem. La fermeture, jeudi matin, du tronçon autoroutier qui traverse la commune d'El Karma, a été suivie par la lapidation de tous les passants. Plusieurs véhicules ont été endommagés. Le siège de l'APC de Sidi Chahmi et la zone des showrooms, qui ont été visités par les émeutiers, ont été caillassés. Ces deux dernièrs n'ont dû leur salut qu'à l'intervention à temps des forces de l'ordre. La tension est très vive dans les quartiers populaires de Victor Hugo, Petit Lac, El Hamri et Derb. Des jeunes n'attendent que la petite étincelle pour revenir à la charge. A El Hamri, quartier constitué de constructions illicites dans la commune de Maghnia, un groupuscule de jeunes a tenté une petite émeute qui a été vite avortée par les forces de l'ordre de la localité. A Relizane, plusieurs dizaines de jeunes ont observé, jeudi, un rassemblement devant le siège de l'APC. Le wali s'est rendu sur les lieux et a été interpellé par les manifestants.