Le dispositif de sécurité continue à quadriller les lieux de rencontres connus pour être les points de ralliement des émeutiers, une centaine d'entre eux a été interpellée. Un calme précaire régnait hier, à Oran. Hier après-midi, un mouvement de panique a gagné le centre-ville d'El Bahia. Les commerçants ont baissé rideau tandis que les citoyens fuyaient dans tous les sens. Pourtant, hier matin, tous les signes indiquaient le retour au calme après trois nuits quelque peu agitées dans plusieurs localités et les quartiers populaires. Cela étant, les services de la commune ont dégagé les routes qui ont été barricadées depuis le début des émeutes mardi dernier. Les responsables locaux ont vite fait d'ordonner le nettoiement de la ville et ses pourtours immédiats. Les services municipaux ont réquisitionné tous leurs effectifs humains et moyens matériels qui ont été mobilisés, aussitôt l'accalmie revenue. Hier matin, les commerces des rues Mostaganem, Larbi Ben M'hidi et ceux de la rue Khemisti ainsi que les quincailleries de boulevard Marceau ont ouvert tandis que le flux des chalands était croissant dès les premières heures de la journée de samedi. Le même comportement a été observé par les grossistes de boulevard Mascara et ceux de la rue Tlemcen. L'activité commerciale n'a pas cessé dans l'hyper marché de Mdina Djedida et ce, malgré sa mitoyenneté directe du quartier populaire d'El Hamri alors que les commerces chics de Choupot n'ont pas été ébranlés depuis l'éclatement des premières échauffourées mercredi après-midi. A Mediouni, plus précisément dans la rue appelée «Trig El Faïence», l'activité commerciale a été des plus normale tout au long de la journée d'hier. Même tempo au niveau des quartiers chauds d'Oran, à savoir El Hamri, Mediouni, Cavaignac, Saint Pierre, Petit Lac et Victor Hugo. Par ailleurs, plusieurs rues gardent intactes les séquelles du déchaînement populaire. Les rues de Petit Lac et Victor Hugo, continuent à dégager les odeurs pestilentielles des pneus qui ont été brulés. Idem dans les localités d'El Karma, Chteibo, Cité Amel dans la commune de Sidi Chahmi, Sidi El Bachir dans la municipalité de Bir El Djir. L'impressionnant dispositif de sécurité mobilisé, depuis l'éclatement des émeutes est maintenu en place en quadrillant sans relâche les lieux de ralliement des émeutiers. Il s'agit notamment de la place d'Armes, Hoche et la place des Victoires. Les édifices publics ont été, eux aussi, quadrillés par plusieurs dizaines d'éléments des brigades anti-émeute. Toute l'opération est ponctuée par les rondes régulières effectuées par les brigades pédestres et mobiles. Aux dernières évolutions, une centaine de personnes, visiblement des étudiants, ont tenté, hier après-midi, une marche pacifique à partir de la place d'Armes. Plusieurs de ces derniers ont transformé les escaliers du théatre régional Abdelkader Alloula en podium où ils ont exhibé une grande banderole sur laquelle est écrit «Notre Algérie». Les forces de l'ordre ont vite fait de maîtriser les jeunes en encerclant la foule.