Dans quelques mois, le mouvement citoyen des aârchs, né des tragiques et douloureux événements du Printemps noir, célébrera dans la dignité le 10e anniversaire de sa création. A cette occasion, il y a lieu de faire une halte et de s'incliner devant la mémoire des 127 martyrs qui se sont sacrifiés pour un idéal noble, à savoir une Algérie démocratique et sociale. Dans le feu des événements, cette structure ancestrale s'est d'abord fixé un objectif immédiat: l'arrêt de l'effusion de sang. Par la suite, le mouvement citoyen des aârchs a su canaliser la colère légitime d'une population meurtrie en portant haut ses revendications contenues dans la plate-forme d'El Kseur, document référentiel. Dix ans après, ce document de 15 points demeure le seul projet de société à même de constituer une alternative crédible pour l'Algérie. Aujourd'hui plus que jamais, l'heure est à la grande mobilisation et surtout à l'union sacrée. Malgré les divergences, tous les délégués du mouvement citoyen des aârchs, à travers ses structures des wilayas de Tizi Ouzou, de Béjaïa, de Bouira, de Sétif, de Bordj Bou Arréridj, de Batna et d'Alger sont à remercier pour leur engagement sans relâche pour l'aboutissement du combat pour la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El Kseur. De 2001 à aujourd'hui, il y a lieu aussi de capitaliser les acquis arrachés par un mouvement citoyen qui a su, grâce à son caractère pacifique et à son essence démocratique, constituer une véritable force d'opposition et surtout de proposition, chose qui n'a pas plu aux forces du mal qui ont tout fait pour casser cette dynamique, d'abord en essayant de diviser le mouvement, et ensuite distiller des rumeurs sur les délégués pour les discréditer aux yeux de l'opinion nationale et des populations qui les ont mandatés. Parmi ces forces du mal, il y a le RCD, un petit parti qui ne représente que son groupe de petites gens qui, toute honte bue, a accusé les délégués du mouvement citoyen d'être derrière les kidnappings en Kabylie, rien que cela! Faut-il rappeler aux militants de ce parti ou plutôt de cette association à caractère politique que de 2001 à 2004 et alors que la Kabylie était livrée à elle-même, il n'y a jamais eu d'enlèvements ou de demandes de rançon grâce à la vigilance et la clairvoyance du mouvement citoyen. Mais il faut bien l'admettre que depuis le retour du RCD sur la scène politique, grâce à un acquis du mouvement citoyen des aârchs d'ailleurs (révocation des indus-élus), la Kabylie se trouve dans une situation désastreuse sur les plans politique, social et économique. Ces graves dérapages d'un parti sans ancrage populaire ne peuvent plus être passés sous silence. A l'avenir, le mouvement citoyen des aârchs réunifié ne laissera jamais le RCD continuer à pratiquer sa politique de la terre brûlée et discréditer ses valeureux délégués. Dans un autre contexte, à la veille de la célébration de Yennayer, le mouvement citoyen réitère sa revendication de l'inscription du 12 janvier comme une fête nationale, suite logique de la reconnaissance de tamazight comme langue nationale. Par ailleurs, après dix années de crise, l'Etat gagnerait en crédibilité en appliquant l'accord du 15 janvier 2005 portant mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur dans le cadre des lois de la République et de la Constitution, et mettre ainsi définitivement un terme à une crise qui aura trop duré. Les citoyens de cette région comme ceux de toute l'Algérie profonde, qui sont très attachés à l'unité nationale, attendent un geste fort de la part de l'Etat, eux qui ont barré la route aux partisans de la division. Conséquemment à ce qui précède, nous, groupe d'anciens délégués et de simples citoyens, soucieux du devenir de leur région et de leur pays, avons décidé de: 1. faire un appel du coeur à tous les anciens délégués à rejoindre les rangs du mouvement citoyen des aârchs en plaçant l'intérêt suprême de la plate-forme d'El Kseur au-dessus de toute autre considération. 2. demander à toutes les administrations publiques, les établissements scolaires, les entreprises publiques et privées sur tout le territoire national à faire de Yennayer une fête nationale. 3. réitérer la demande de la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El Kseur comme convenu avec les représentants de l'Etat. 4. inviter la population à assister au meeting qui aura lieu le 12 janvier à 15h, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou et qui sera animé par des délégués de Tizi Ouzou, Béjaïa, Alger et Bouira. 5. interpeller les représentants de l'Etat pour l'annonce de la création d'une académie des langues dans laquelle tamazight aura sa place, comme geste de bonne foi et ce, à l'occasion de Yennayer. 6. lancer un programme de rencontres et de concertations entre les délégués des coordinations des wilayas ainsi que les citoyens, en vue de bien préparer la commémoration du double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir. 7. organiser des caravanes à travers tout le territoire national pour faire adhérer les citoyens des autres wilayas au mouvement citoyen des aârchs en portant haut leurs revendications et préoccupations quotidiennes dans un cadre organisé et pacifique. Pour le groupe de réflexion.