Le meilleur moyen pour s'assurer si les normes ont été respectées c'est d'établir des procès-verbaux contradictoires. C'est en présence de M.Nourredine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, que se sont ouverts, hier au siège de l'Isgp de Bordj El Kiffan, les travaux du premier regroupement national des agences de Contrôle technique de la construction. Organisée par la direction du groupe CTC, cette rencontre a vu la participation des cinq P-DG régionaux et leurs directeurs centraux ainsi que les directeurs de l'ensemble des agences du CTC, réparties à travers les quarante-huit wilaya du pays. La présence de tous ces cadres et experts ès qualité témoigne de l'importance des travaux axés principalement sur la vocation des organismes de contrôle des constructions et les nouvelles missions qui leur sont assignées. Surtout en matière d'harmonisation, uniformisation et optimisation des règles. Car les procédures de contrôle diffèrent d'un organisme à l'autre et c'est dans le but d'unifier les moyens et les techniques employées que ce rendez-vous a été programmé. Considéré comme un outil primordial et essentiel pour assurer la qualité des constructions, le CTC joue un rôle d'observatoire national et son réaménagement à travers un recentrage sur les enjeux et les objectifs institutionnels répond à un double souci: harmonisation et optimisation de l'activité de contrôle technique et management de celle-ci à tous les niveaux. Construire n'est pas une tâche facile et les dégâts provoqués par le tremblement de terre qui a frappé la ville de Boumerdès le 21 mai 2003, nous incitent à la prudence en général et la prévention en particulier. Comme ne manquera pas de le souligner, M.Nourredine Moussa, «construire n'est pas un acte banal, mais une entreprise très compliquée». C'est pour éviter les erreurs de toutes sortes et se prémunir contre les «aléas techniques susceptibles d'être rencontrés dans la réalisation des bâtiments et des ouvrages de génie civil que le contrôle des constructions est devenu obligatoire». «Une simple erreur de calcul dans l'élaboration des plans de construction d'un équipement ou l'utilisation de matériaux inadéquats peuvent avoir de graves conséquences», prévient le premier responsable du secteur. Revenant sur les logements ayant subi d'importants dommages causés soit par les séismes ou les inondations, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme s'est voulu rassurant: «Sur les 540.000 logements qui avaient été touchés, il ne reste que 180.000 qui n'ont pas encore été réhabilités.» Par ailleurs, dans leurs interventions, certains participants ont évoqué les procès-verbaux établis par des agents du CTC, qui ne reflètent pas la réalité du terrain. «J'ai effectué une visite sur chantier et je n'ai rien remarqué d'anormal, un procès-verbal de ce genre est nul et non avenu», avertit un ingénieur qui poursuit ainsi: «Le meilleur moyen pour s'assurer si les normes ont été respectées ou pas, c'est d'établir des procès-verbaux contradictoires.» Ainsi, des entrepreneurs trichent en ne respectant pas certaines normes, d'autres ne s'acquittent pas convenablement de leurs tâches et évitent l'organisme de contrôle qu'est le CTC de peur d'être contredits. Ils sont à la fois maîtres d'oeuvre et de l'ouvrage, c'est-à-dire presque juge et partie. A la fin, c'est le maître de l'ouvrage ou le propriétaire du logement qui en fait les frais car on ne peut pas lui délivrer de certificat de conformité. D'ailleurs, beaucoup de gens se trouvent dans cette situation pas très confortable et espèrent un geste des pouvoirs publics pour régulariser leur cas dans le cadre des dispositions légales prévues à cet effet. Pour plus d'efficacité et de cohérence nationale, les pouvoirs publics viennent de créer le CTC national à travers le regroupement des CTC (Centre, Est, Ouest, Sud et celui de Chlef) sous la bannière du groupe CTC, placé sous la tutelle du département ministériel.