Nokia engage un partenariat «stratégique» avec le géant américain Microsoft. Ce rapprochement est également synonyme de bénéfices pour le constructeur finlandais de téléphones mobiles. A la veille de l'inauguration du Gsma ou Congrès mondial de la téléphonie mobile, à Barcelone, Stephen Elop, le nouveau P-DG de Nokia et non moins transfuge de Microsoft, a affirmé de plus belle l'engagement du géant finlandais du mobile aux côtés de l'américain Microsoft. Elop a alors rappelé l'importance de ce partenariat stratégique pour Nokia qui ne compte nullement, à travers ce choix, phagocyter Microsoft. Selon le conférencier, cette alliance donnera naissance au Windows Phone qui sonnera alors le glas des traditionnels terminaux construits sur la plateforme Symbian. A en croire l'orateur, Nokia devra verser quelques taxes afin de pouvoir user de la plate-forme Microsoft. Néanmoins, il a ajouté que ce rapprochement se traduira pour Nokia par de substantiels bénéfices, notamment des frais d'exploitation réduits et de nouvelles sources de revenus, grâce à l'accès et à la recherche Microsoft ainsi que la publicité. «Ceci se traduira en billions et non en millions!» a-t-il souligné. L'orateur n'a toutefois, mentionné aucune date précise quant au lancement annoncé du premier mobile WP7. Il a juste annoncé que le lancement de ce produit inédit interviendra avant la fin de l'année en cours. D'après un autre responsable du staff managérial de Nokia, en l'occurrence Jo Harlow, le constructeur finlandais n'arrêtera pas pour autant les investissement sur le Symbian. Du moins à court terme. Ainsi, Nokia qui prend à bras-le-corps le «challenge» Windows Phone, entend manager avec la plus grande prudence cette transition. Quelques jours seulement avant l'ouverture du rendez-vous du mobile qu'accueille annuellement la capitale administrative et économique de la Catalogne, le P-DG de Nokia avait comparé son entreprise à une plate-forme pétrolière en feu. Il a tiré la sonnette d'alarme sur la situation de Nokia et annoncé la mise en place imminente de mesures drastiques «destinées à sauver sa peau». Le plan de sauvetage repose justement sur un partenariat stratégique avec Microsoft pour équiper les futurs mobiles Nokia du système Windows Phone. En effet, si Nokia demeure le leader mondial de la téléphonie mobile, il est aujourd'hui menacé par plusieurs hydres. Son activité est remise en question par la déferlante iPhone et les vagues montantes Android et Black-berry, à la pointe de l'innovation sur les smartphones tactiles et engloutissant impitoyablement les parts de marché du Finlandais. De 40% il y a trois ans, elles sont tombées à 32% à la fin 2010, tenant le choc grâce à un quasi-monopole conservé dans les pays émergents (Afrique, Amérique du Sud, Asie) alors que les marchés européens et nord-américains ont largement basculé vers les smartphones haut de gamme made in Apple, RIM et Google (via son système d'exploitation mobile). «Apple a démontré que s'il est bien conçu, les consommateurs achètent un téléphone haut de gamme avec une grande expérience, et les développeurs créent des applications. Ils ont changé les cartes du jeu», analysait Stephen Elop dans son mémo interne. Même topo du côté de Google: «En deux ans environ, Android a créé une plate-forme qui attire les développeurs d'applications, les opérateurs et les fabricants de matériel. Android est parti du haut de gamme, ils sont maintenant en train de gagner le milieu de gamme. Google est devenu une force gravitationnelle, en tirant une grande partie de l'innovation de l'industrie vers son noyau.»