Le football, cet éternel opium des peuples, a malheureusement été parfois à l'origine de dérapages entre les deux pays, mais souvent vite oubliés par la suite. L'histoire des relations sportives entre l'Algérie et l'Egypte ne date pas d'hier. Elle est presque ancestrale entre deux nations du continent africain, et qui se sont toujours fait un point d'honneur de se disputer assez souvent le leadership au niveau continental. Des relations sportives marquées parfois par un excès d'antagonisme, prestige oblige. Les confrontations footballistiques algéro-égyptiennes, notamment, sont aujourd'hui légion en la matière. Il y a aussi ces belles et multiples empoignades qui continuent à ce jour, de caractériser les matchs de handball entre les deux pays. Il en a été de même pour le basket-ball et le volley-ball, chaque fois que l'Algérie et l'Egypte se sont rencontrées au niveau régional. Le judo algérien et celui des Pharaons ont toujours été considérés parmi les meilleurs au niveau africain, et suscite toujours un respect mutuel. Il n'en demeure pas moins que le football, cet éternel opium des peuples, a malheureusement été parfois à l'origine de dérapages entre l'Algérie et l'Egypte, mais souvent vite oubliés par la suite. Toutefois, depuis la fameuse affaire Belloumi montée de toutes pièces au Caire par le pouvoir égyptien sous l'ère de Hosni Moubarak, les relations footballistiques algéro-égyptiennes avaient sérieusement pris du plomb dans l'aile. L'affaire Belloumi avait même atterri sur les bureaux d'Interpol à l'époque, via le pouvoir égyptien. Lakhdar Belloumi en avait terriblement souffert d'ailleurs. Mais grâce à la diplomatie algérienne, et les multiples tractions menées au fil du temps par plusieurs hautes personnalités du sport algérien, l'ex-Ballon d'or africain en 1980 a fini par être officiellement «blanchi». Et à ce titre, il faut reconnaître aujourd'hui le rôle prépondérant que l'ex-président du comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf en l'occurrence, a joué dans le récent dénouement de cette affaire. Hosni Moubarak et ses éternels sbires, forts d'une nomenklatura sans pareille en la matière, n'avaient pas encore dit leur dernier mot, en réalité. Il fallait que le pouvoir du Caire «cible» une fois de plus l'Algérie, via son Equipe nationale de football, pourvu que les Pharaons aillent à la Coupe du Monde 2010, et que le peuple égyptien oublie sa misère «quotidienne». En réalité, la dernière double confrontation algéro-égyptienne qualificative au Mondial sud-africain, a quelque part, quelque chose de très positif aujourd'hui entre ces deux pays frères de longue date. Pour preuve, aujourd'hui tous les masques sont bel et bien tombés du côté du Caire, à telle enseigne que beaucoup d'Egyptiens se sentent réellement honteux et pris de remords envers l'Algérie. Un artiste de la trempe de Mohamed Fouad, celui-là même qui avait insulté les Algériens via le petit écran, au lendemain de la qualification historique des Verts au dernier Mondial, demande aujourd'hui pardon au peuple algérien. Un artiste de renom et apprécié par le passé en Algérie, qui demande aussi à tous ses compatriotes de dire la vérité sur ce qui s'est réellement passé à Oum Dourman, ce fameux 18 novembre 2009. En fait, le pouvoir égyptien avait grandement contribué à la chasse aux Algériens présents au Caire, orchestrée par le clan Moubarak, entre le 12 et le 14 novembre 2009. Un lynchage médiatique sans précédent entre les deux peuples. Certes, les Algériens, notamment les supporters de l'EN de football, sont loin d'être des saints. Mais à ce jour, jamais ils n'ont touché à la dignité, ou aux symboles d'un pays arabe ou autre. Les fans de foot chez nous font souvent preuve de violence dans les stades, mais le pouvoir algérien en place n'osera jamais les «manipuler» comme l'a fait, pendant trois décennies avec son peuple, le régime Moubarak, aujourd'hui rattrapé à son tour par l'Histoire. Aboutrika était bien un virtuose du ballon très apprécié par les Algériens, fair-play oblige.