Fidèle à ses positions hostiles à la politique de ce qu'il qualifie de «bradage» du secteur public, le Parti des travailleurs (PT) a tenu une fois encore à exprimer, dans un communiqué rendu public, hier, son opposition et son rejet total du «plan de privatisation massif des entreprises publiques», annoncé dernièrement par M.Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement. Après que le comité central du parti a analysé la situation et démontré les risques de pareilles démarches sur l'économie nationale, la formation de Louiza Hanoune n'a pas manqué de tirer la sonnette d'alarme en mettant en garde les travailleurs et les syndicalistes «quant aux sinistres projets du ministre de la Participation et les appelle à la mobilisation unie pour faire échec à ses plans». Sans préciser de quelle manière devra être cette mobilisation, le PT estime qu'il est nécessaire de sensibiliser les Algériens, notamment la classe ouvrière sur les répercussions de cette privatisation massive. En guise d'arguments, le Parti des travailleurs citera comme modèles les cas de la Hongrie et de l'Allemagne de l'Est où la privatisation a essuyé un échec cuisant. Le comité central du PT a tenu à rappeler que la Hongrie était un des pays les plus riches d'Europe. Mais «elle a été livrée, au nom de l'ouverture de l'économie de marché, au pillage et à la liquidation de sa production et de ses banques». Il en est de même pour l'Allemagne qui a été «désertifiée par la destruction organisée de sa production». Parfaitement convaincu que l'Algérie subira assurément le même sort, sinon pire que celui des pays cités, surtout que l'économie nationale est beaucoup moins reluisante que la leur, le PT s'est de tout temps opposé à cette politique de privatisation qui n'engendre, selon lui, que perte des richesses, chômage, pauvreté, et destruction de l'économie nationale et autres désastres. De son côté, le ministre de la «privatisation», M.Temmar ne semble pas du tout voir les choses de cet oeil, puisqu'il est toujours déterminé à aller jusqu'au bout de son programme qu'il estime bénéfique pour le pays. D'ailleurs, une réunion du Comité de privatisation des entreprises (CPE) devait se tenir mercredi dernier pour décider des entreprises qui seront privatisées prochainement. Seulement, pour des raisons inconnues, ce rendez-vous décisif n'a pas eu lieu. Contacté, hier, pour en savoir plus, le chargé de communication au niveau du ministère évoquera l'absence de certains membres du gouvernement à cause du déplacement du Président de la République - un déplacement censé être programmé et donc connu. Seulement, certaines voix officieuses imputent ce report à une tout autre raison. Le ministre aurait du mal à trouver un terrain d'entente avec l'Ugta qui s'annonce comme «trouble-fête». Tout comme le PT, le partenaire social s'oppose catégoriquement à cette privatisation massive des entreprises publiques et refuse que le CPE prenne une quelconque décision sans consulter le syndicat. Quoi qu'il en soit, la date de la réunion du comité de privatisation n'a toujours pas été fixée. Interrogé sur le nombre de ces entreprises, notre interlocuteur nous indiquera qu'il n'a pas encore été arrêté et que «seul le CPE pourra trancher sur cette question».