Il a affirmé que le rapprochement «fécond» entre la France et l'Algérie est «en marche». «Ecouter des deux côtés, les demandes, les projets, les aspirations et d'y répondre avec la volonté de privilégier tout ce qui est porteur d'avenir», voilà ce qui suffit, aux yeux de Jean-Pierre Chevènement, président de l'Association France-Algérie (AFA), pour booster les relations entre les deux pays. «Efforçons-nous d'encourager, dans notre soutien, tout ce qui est bénéfique aux deux pays et aux populations des deux rives de la Méditerranée. La relation spontanée entre Français et Algériens donne à nos liens économiques leur force, leur facilité, par la proximité des décideurs», a-t-il suggéré dans un entretien accordé hier à l'APS. Pour autant, M.Chevènement a affirmé que le rapprochement «fécond» entre la France et l'Algérie est «en marche». Cette déclaration s'inscrit en faux contre toutes celles qui affirmaient que les relations entre les deux pays sont au plus bas de leur niveau depuis au moins trois ans lorsque les affaires de l'assassinat des moines de Tibhirine en 1994 et l'assassinat d'Ali Mecili en 1987 ont été déterrées en France. Mais pour M.Chevènement, l'idée même de créer l'AFA est «magnifique» et est une avancée en matière de rapprochement entre les deux pays. «C'est une initiative qu'il faut poursuivre et enrichir», a-t-il estimé s'interrogeant sur «ce qui pourrait changer un tel programme d'amitié et de reconnaissance entre nos deux peuples». Pour lui, l'AFA n'est pas là pour jeter de l'huile sur le feu mais pour faire avancer les choses. Il a annoncé, dans ce contexte, la tenue d'un colloque à Paris sur le thème «L'Algérie et la France au XXIe siècle», d'ici à la fin de l'année en cours, à l'initiative de l'association. M.Chevènement a cité également, la Conférence franco-algérienne sur les relations dans les domaines universitaire et de la recherche, organisée de «manière remarquable» par le ministère algérien de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, conjointement avec les services culturels de l'ambassade de France, en octobre 2010. Il a relevé que l'association appelle les deux pays à «s'atteler à un travail de définition et de reconnaissance» qui peut, selon lui, être «passionné et passionnant», soulignant que ce qu'il y a de commun entre les deux pays «c'est certainement une mémoire douloureuse pour tous, mais pas seulement, et certainement aussi, beaucoup de choses souvent indéfinissables que les peuples savent». M.Chevènement a annoncé, par ailleurs, qu'il compte se rendre en Algérie au mois de mai, en tant que président de l'association, souhaitant prendre tous les «contacts utiles» en privilégiant la «dimension économique», avec un «intérêt précis» à accorder aux PME.