Grossistes et marchands s'accusent mutuellement. Tradition oblige, les prix des viandes et légumes flambent à la veille de chaque Ramadan, c'est là, la manière de souhaiter «Ramdan moubarek» aux Algériens. En dépit des assurances des autorités concernées évoquant «un contrôle strict des prix», les citoyens font face, cette année, au même «phénomène». Comme à l'accoutumée, grossistes et marchands tendent à hausser le ton durant cette période, en s'échangeant les accusations. Un débat vain puisqu'il influera en rien sur la tarification adoptée par les commerçants. Hier matin, le marché Ali-Mellah sis au 1er-Mai, grouillait de monde. Pour «les retardataires», la flambée des prix était attendue. «Ça rentre même dans la logique des choses», explique cette sexagénaire», «le contraire nous aurait surpris»; renchérit une autre. En effet, une augmentation qui varie entre 10 et 30 DA a été enregistrée sur les prix des légumes. La courgette passe de 30 DA à 60 DA, la tomate de 25 à 60 DA, la pomme de terre de 28 à 35 DA, l'oignon, la salade sont cédés à 40 DA. La viande n'a pas échappé à la règle. Le prix du poulet a augmenté de 50 DA(190 DA le kilo). Contrairement à la viande rouge, qui demeure en dépit de cela un produit de luxe pour beaucoup de familles algériennes. Interrogé sur les raisons de cette montée en flèche des prix, un commerçant apparemment très gêné par notre présence nous demande de nous occuper plutôt de nos affaires personnelles. «Vous perdez votre temps à chercher une réponse, que tout le monde connaît», explique-t-il. Et cette réponse est dans la bouche de tous les commerçants de ce marché. «Ce sont les grossistes qui ont augmenté les prix. Ça ne dépend nullement de nous.» Un argument formellement démenti par les grossistes sur les ondes de la Radio nationale. Ces derniers pointent du doigt les «marchands opportunistes qui profitent de cet événement religieux pour gonfler leurs gains au détriment des citoyens». «Le voleur n'avoue jamais son crime», réplique un vendeur de légumes au niveau du marché de Kouba. «C'est Ramadan, il est tout à fait normal que les prix montent», justifie un autre. Un responsable au niveau du ministère du commerce semble trouver la solution en «conseillant aux citoyens de boycotter certains légumes tels que la courgette pour faire pression sur les opportunistes». Cette réaction nous amène à nous interroger sur le rôle des différents organismes de contrôle des prix. Qui contrôle quoi dans le marché algérien? Et qui sont les vrais maîtres du secteur?