L'argent ne suit pas le circuit adéquat permettant une alimentation permanente des bureaux de poste. A travers toutes les communes de la wilaya de Tizi Ouzou, les citoyens ne cessent de se plaindre d'une crise chronique de liquidités dans les bureaux de poste. Le manque persiste depuis longtemps et la lassitude commence à gagner les esprits. A Agouni Oufekous, localité de la commune de Boudjima, le bureau de poste est quotidiennement assailli par les populations pour des retraits. Il n'est pas le seul à vivre cette situation. Toutefois, des sources avancent plusieurs causes à cette situation. Elles affirment que les postes de Tizi Ouzou qui alimentent également des populations venues des wilayas limitrophes comme Boumerdès et Bouira ne sont pas alimentées tous les jours par la Banque centrale. L'envoi de liquidités n'est pas quotidien. Ce n'est pas uniquement cela qui crée cette crise de liquidités. D'autres sources au fait du sujet affirment que la responsabilité des populations est également engagée. En effet, l'argent ne suit pas le circuit adéquat permettant une alimentation permanente des bureaux de poste. La majeure partie des retraits, affirment nos sources, n'est pas reversée dans les banques. Celle-ci, au lieu d'emprunter ce circuit pour alimenter les postes, s'en va en liquide dans d'autres wilayas du pays comme Sétif où le commerce de gros est florissant. Par ailleurs, les mêmes voix indiquent que les services de la poste de Tizi Ouzou s'en sortent beaucoup mieux que d'autres. D'autres wilayas vivent ce problème de manière beaucoup plus aiguë. Aux Ouadhias, les populations ont dû recevoir des billets de 100 DA en quantité faute d'autres billets. A quelques lieux de là, à Mechtras, le bureau de poste a été envahi par des chaînes immenses constituées de citoyens en attente d'un hypothétique retrait d'argent. En fait, toute cette région du sud-ouest de la wilaya semble vivre le même cauchemar. A Souk El Tenine, à Maâtkas, à Tizi N'Tleta, les queues se font plus longues. Certains bureaux ont carrément fermé pour absence de liquidités. Avant-hier, la population de Draâ Ben Khedda a été jusqu'à manifester sa colère à cause du manque de liquidités. Cette ville est, par ailleurs, l'une des plus importantes dans la wilaya de Tizi Ouzou économiquement et démographiquement. Dans le littoral, les populations n'ont pas attendu cette année pour vivre ce cauchemar. Les bureaux de poste ont été carrément fermés pour cause d'insécurité. Les pouvoirs publics, par crainte pour la vie du personnel et la perte d'argent et de matériel suite aux embuscades des terroristes et des bandits, ont fermé une dizaine de bureaux rien que dans ces communes qui font face à la mer. Enfin, suivant les arguments des uns et des autres, il est à noter que le commerce et l'économie jouent un rôle prépondérant dans la disponibilité de liquidités dans les bureaux de poste. Le développement de ces deux secteurs et leur réglementation seraient la solution pour le dénouement de cette crise aiguë.