L'insertion socioprofessionnelle des handicapés se pose avec acuité à Béjaïa. La situation des 18.285 handicapés reconnus officiellement n'est pas aussi reluisante qu'on peut l'imaginer. Ceux qui ne sont pas reconnus en tant que tel vivent un calvaire dont ne se soucie personne. Très peu d'entre eux travaillent. Bénéficier d'un appareillage pour handicapés n'est pas facile. Hier, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale des personnes handicapées, tous ont souhaité que l'Etat se penche sérieusement sur leur situation, qu'il leur crée des postes aménagés pour le travail. L'allocation de 3000 à 4000 DA qu'ils perçoivent mensuellement ne leur suffit pas. Ces personnes qui nécessitent des besoins particuliers, revendiquent aujourd'hui la revalorisation de leur pension et la création des emplois. «Si les enfants n'étaient pas là pour me soutenir, je ne pourrais plus me déplacer», nous indiquait Saïd, qui attend toujours son fauteuil motorisé. Malika cherche quant à elle, un local commercial pour exercer son activité. Elle n'en trouve toujours pas. D'autres ne vivent que par les aides des associations de soutien. Les handicapés de la wilaya de Béjaïa se sont retrouvés, hier, à la Maison de la culture pour assister aux festivités concoctées par la direction de l'action sociale à l'occasion de la célébration de leur journée nationale coïncidant avec le 14 mars. Une exposition de travaux manuels réalisés par les pensionnaires des différents établissements spécialisés, du matériel orthopédique de l'Onaaph, les dispositifs de soutien de l'Etat en faveur des personnes handicapés, activités culturelles et artistiques animées par les enfants des établissements spécialisés, remise des prix et distribution de l'appareillage orthopédique et accessoires pour handicapés, un gala musical, bref, les handicapés étaient hier à l'honneur. Tout juste le temps d'une journée. Après ils devront retourner à leur situation qui se singularise par un combat solitaire et au quotidien contre le handicap permanent. A ce jour, 18.285 personnes sont titulaires de cartes de handicapés dans la wilaya de Béjaïa. Plus de la moitié d'entre eux sont des handicapés mentaux, soit 9792 personnes contre 5344 handicapés moteurs, 1145 atteints de cécité. Le nombre de sourds-muets est établi à 744 alors que 1260 personnes sont polyhandicaps. Etre en possession d'une carte d'handicapé ne veut pas dire bénéficier d'une pension, avons-nous constaté. En effet, seuls 10.185 handicapés ont une rente. 5565 ont une pension de 100%. 4383 bénéficient de l'AFS et 237 de l'IAIG. La prise en charge des handicapés à Béjaïa coûte au Trésor public 423.720.000,00 DA.