C'est sans surprise que les membres du Conseil de sécurité, Syrie compris, ont adopté une résolution donnant des pouvoirs exorbitants aux inspecteurs de l'ONU. Il aura fallu deux mois de négociations serrées entre Washington, d'une part, Paris et Moscou d'autre part, pour arriver aujourd'hui à un texte de résolution à même d'emporter l'adhésion de tous. En effet, le projet de résolution, que les Etats-Unis voulaient faire adopter par le Conseil de sécurité, achoppait sur le fait que celui-ci donnait le droit d'une frappe militaire automatique de l'Irak en cas de non-observation par Bagdad de ses obligations envers la communauté internationale et de ne pas entraver la tâche des inspecteurs en désarmement. Les principaux opposants à «l'automaticité» d'une attaque contre l'Irak ont été la France et la Russie, tous deux membres permanents et disposant du droit de veto. Il fallait trouver un texte consensuel capable de rallier l'ensemble du Conseil de sécurité comme le recommandait instamment le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. La France, par la voix de son président, a déclaré que c'était là une chance pour la paix, et Annan a exhorté Saddam à s'y plier afin de préserver son peuple. Bush, dans un discours, n'a rien trouvé de mieux à dire que: «cette résolution permettra de découvrir et de détruire toutes les armes de destruction massives détenues ou développées par l'Irak». Saddam dispose d'à peine 7 jours pour donner sa réponse.