L'aile politique de la Coordination nationale pour le changement démocratique (Cncd) a initié, hier à Béjaïa, une marche de protestation. Ils étaient un millier de personnes selon la police et beaucoup plus pour les organisateurs, à battre le pavé des principales artères de la ville de Béjaïa. De l'esplanade de la Maison de la culture Taos-Amrouche jusqu'au siège de la radio Soummam, les manifestants ont scandé de nombreux slogans traduisant des revendications aussi bien politiques, qu'économiques et sociales. Du slogan «Nous voulons le départ du système», jusqu'au droit du peuple à «disposer de sa liberté» en passant par la revendication de l'emploi et l'amélioration du cadre de vie, tous particiaient à une manifestation qui aura été plus mobilisatrice que ses précédentes, initiées ici même à Béjaïa par la Cndc. Des militants et cadres du RCD, des anciens du mouvement des aârouch et des citoyens anonymes ont tenu à marquer de leur présence cette manifestation qui s'est singularisée par un sit-in devant le siège de la radio locale. «Il s'agit pour nous de dénoncer le traitement réservé par les médias publics lourds à notre démarche contestataire», nous expliquait, hier, Azzedine. Tout au long du parcours, la procession humaine, bien organisée au demeurant, n'a pas cessé de fustiger le système dont elle exige le départ. «Je suis pour un changement démocratique qui ne souffrirait d'aucun dépassement», soutenait cette manifestante venue de la vallée de la Soummam. Il faut reconnaître ici, le degré de maturité des participants. Il convient de noter que la radio locale annonçait cet événement, quelques jours auparavant, comme si un imminent danger allait s'abattre sur la ville. Rien de tel puisque la manifestation s'est déroulée dans le calme devant un service de sécurité resté très discret. La marche a été une fête riche en couleur mais aussi en revendications. Tant mieux pour les Béjaouis et tant pis pour leur radio!