Des enseignants demandent au ministre de l'Education nationale des solutions concrètes. Au 9e jours de leur sit-in quotidien devant la présidence de la République, les enseignants contractuels de l'éducation nationale ont été malmenés par les policiers. «Les violents affrontements ayant opposé dans la matinée d'hier, les contestataires aux forces de l'ordre ont occasionné plus de 15 blessés», selon la porte-parole du Conseil national des enseignants contractuels, Meriem Maârouf. Les enseignants qui ont procédé, la matinée d'hier, au blocage de la route reliant El Mouradia au centre d'Alger se sont heurtés aux forces de l'ordre dépêchées sur les lieux. Depuis 9 jours, les contractuels de l'éducation manifestent devant le siège de la présidence de la République pour réclamer leur intégration sans condition dans le corps des enseignants. Avant-hier, un enseignant a tenté de s'immoler en s'aspergeant d'essence. Le Conseil national des enseignants contractuels relève du Syndicat national des personnels de l'administration publique. 35 représentants de différentes wilayas y participent, a indiqué la présidente du bureau national de ce conseil, Meriem Maârouf. Les enseignants protestataires demandent un règlement «radical» de leur situation, dont notamment leur intégration dans le secteur de l'éducation nationale, a-t-elle précisé, ajoutant que leur mouvement, qui entame sa neuvième journée, se poursuivra jusqu'à la publication dans la presse des décisions concernant leurs revendications. Elle a relevé, par ailleurs, que des responsables avaient réagi dans ce sens mais «sans décision concrète». Mme Maârouf a, en outre, rappelé que le ministre de l'Education nationale avait demandé, dimanche, de déléguer quatre représentants des protestataires pour les recevoir au ministère. La proposition a été rejetée par les enseignants qui ont affirmé leur attachement à leur principale revendication, celle de voir une décision «concrète», a-t-elle ajouté. De leur côté, des rapatriés algériens de Libye sont venus exprimer leur «déception» face à la «négligence de l'administration» pour la prise en charge de leurs préoccupations. Berrouki Amar, père de 7 enfants, a indiqué avoir frappé à toutes les portes des parties concernées, mais en vain. Les protestataires, qui ont indiqué qu'ils passaient leurs nuits à la gare routière du Caroubier, ont déploré par ailleurs «la négligence des autorités locales» face à leurs préoccupations, notamment en matière de logement et d'emploi d'autant, ont-ils expliqué, que la majorité d'entre eux ont «tout laissé en Libye». Parmi les protestataires figurent également des citoyens ayant déjà travaillé en tant que contractuels durant la tragédie nationale. Selon leur porte-parole, Labziz Makhlouf, les protestataires avaient été révoqués après avoir été traduits devant le conseil de discipline pour de «simples erreurs professionnelles», ajoutant que leurs revendications sont «l'indemnisation morale et matérielle et leur réintégration». Il a rappelé que des représentants avaient été reçus dimanche par des responsables à la présidence de la République sans «prise en charge effective de leurs préoccupations».