Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a confirmé hier son voyage, prévu aujourd'hui, en Tunisie où il doit rencontrer les dirigeants de ce pays pour tenter de trouver un moyen d'arrêter les départs d'immigrés depuis les côtes tunisiennes. «J'irai à Tunis pour voir si un gouvernement non élu et faible réussira à s'imposer et à éviter de nouveaux départs», a-t-il dit, selon l'agence Ansa, évoquant au téléphone au cours d'une réunion politique de ses partisans le gouvernement intérimaire tunisien aux prises avec mille difficultés. La tension monte entre Rome et Tunis, les Italiens accusant les autorités tunisiennes de ne pas respecter les accords sur la réadmission de leurs citoyens arrivés clandestinement en Italie et de ne pratiquement rien faire pour empêcher de nouveaux départs. La petite île italienne de Lampedusa, face aux côtes tunisiennes, a été submergée par une vague d'immigrés depuis le début de l'année, plus de 22.000 personnes, essentiellement des Tunisiens, ayant débarqué sur son sol. Le ministère tunisien des Affaires étrangères affirme en revanche qu'aucun accord n'avait été signé le 25 mars, lors de la visite de deux ministres italiens, celui de l'Intérieur Roberto Maroni et son collègue des Affaires étrangères, Franco Frattini, pour bloquer l'immigration de Tunisiens vers l'île italienne de Lampedusa. «Suite à des déclarations dans certains médias italiens de partis politiques sur le non-respect par la Tunisie d'un accord sur l'immigration clandestine signé (lors de la visite des deux ministres italiens, ndlr), le ministère (tunisien) tient à indiquer qu'aucun accord n'a été signé», a déclaré samedi une source officielle du ministère tunisien des Affaires étrangères, cité par l'agence TAP. L'Italie a rétorqué qu'un accord avait été signé en 1998, renouvelé en 2009, et que Tunis avait pris lors de cette visite en mars «un engagement politique précis» de le respecter.