Abdellah Djaballah est d'accord pour une démarche de réunification des rangs de cette formation. La crise que traverse le mouvement islamiste El-Islah depuis plusieurs années risque de s'inscrire dans la durée. Le bout du tunnel n'est pas pour demain, si l'on s'en tient aux derniers rebondissements que connaît ce parti. Le secrétaire général, Djamal Benabdeslam, a découvert que d'autres personnes ont pris sa place sans aucun préavis. Ces derniers qui disent vouloir redresser la barre ont animé une conférence de presse, hier à la Maison de la presse Tahar Djaout à Alger, pour expliquer les dessous de cette destitution. Selon eux, le mandat de Djamal Benabdeslam est arrivé à son terme le 1er mars en cours et il a été remplacé par le secrétaire général Miloud Kadri au terme du dernier conseil consultatif du mouvement. Mohamed Boulahia a été reconduit, quant à lui, au poste de président du parti, lui qui était démissionnaire depuis la présidentielle de 2009 pour protester contre la participation de l'ex-secrétaire général Djahid Younsi à cette élection. Lors de la conférence d'hier, Miloud Kadri a déclaré que leur initiative s'inscrit dans la perspective de rassembler les militants éparpillés d'El-Islah pour lui redonner sa verve d'antan. Selon lui, le fondateur de ce parti, Abdellah Djaballah, est d'accord pour cette démarche de réunification des rangs de cette formation. De son côté, le président du parti Mohamed Boulahia a expliqué que son retour est dicté par sa conviction de remettre sur rail ce parti car, a-t-il justifié, «actuellement, El-Islah est dans une situation d'illégalité». Pour couper court à toutes les spéculations, Boulahia a ajouté que son retour aux commandes d'El-Islah ne cache aucun objectif électoraliste. «Je ne serai pas candidat aux législatives ni à la présidentielle», a-t-il assuré. Mais comment rassembler les fils déchus du parti? Les initiateurs de ce mouvement de redressement ont annoncé, sans pour autant avancer un échéancier, la tenue d'un congrès extraordinaire sans exclusion ni discrimination «pour que le mouvement reprenne sa force dans la société algérienne». Si sur le plan organique, les initiateurs de ce mouvement veulent remettre sur les rails le parti, sur le plan politique qui concerne le pays, ils veulent toute une réforme, explicitée dans une lettre adressée au chef de l'Etat, pour un changement radical de la situation. Révision de la Constitution, ouverture du champ politique, dissolution de l'APN et de toutes les assemblées élues sont entre autres points contenus dans cette lettre pour le changement.