Une grève générale ouverte est déclarée à travers tout le territoire national. Des sources concordantes nous ont confié que le président de la République vient d'envoyer une lettre au wali d'Alger pour interdire toute pression sur les gardes communaux alors que ceux-ci ne décolèrent pas. Une grève générale ouverte est déclarée, à travers tout le territoire national et un sit-in illimité sur la place des Martyrs a été, unanimement, décidé par la Coordination nationale des gardes communaux. Cette décision a été prise suite au mutisme et au laxisme des pouvoirs publics qui font la sourde oreille aux revendications de cette digne corporation qui a payé un lourd tribut lors des années de braise. «La déclaration du ministre de l'Intérieur est inacceptable. Elle est rejetée par l'ensemble des gardes communaux à l'échelle nationale», a déclaré A. Sekouri, coordinateur des gardes communaux de la wilaya de Naâma, devant des centaines de protestataires, rassemblés à la place des Martyrs. «Nous ne sommes pas des perturbateurs. On a présenté un recours au président de la République afin qu'il rééxamine nos revendications», a-t-il encore poursuivi abondant dans le même sens. Aussi, faut-il le signaler, une délégation de huit coordinateurs a été reçue par le chef de cabinet du président de la République durant la matinée de dimanche tandis que des centaines de gardes communaux campaient sur la place des Martyrs, où ils ont, d'ailleurs, passé la nuit. Cependant, il faut signaler que le communiqué du ministre de l'Intérieur, rendu public tard dans la soirée de dimanche, est tombé tel un couperet sur ce corps qu'abrite la place des Martyrs. «Il est formellement interdit aux gardes communaux de recourir à la grève ou à toute forme d'arrêt de travail et que tout acte collectif contraire à l'ordre, fera l'objet de sanctions, conformément aux dispositions de l'article 112 du Code pénal, en tenant compte des peines contenues dans la législation et le règlement en vigueur ainsi que les dispositions statutaires», lit-on dans le communiqué. Une mise en garde du ministre de l'Intérieur qui n'a en rien entamé la détermination des protestataires. «Les propos de Daho Ould Kablia sont des menaces auxquelles nous n'accordons aucun intérêt. D'ailleurs, il ne peut pas appliquer ces mesures sur nous tant qu'on ne dépend pas de lui», a confié Hakim Chaïb, coordinateur et porte-parole des gardes communaux, rencontré sur place. Hier, à la place des Martyrs, on ne tergiverse pas sur la suite à donner à leur mouvement. «Satisfaction pleine et entière de nos revendications, sinon, on ne décampe pas d'ici», a affirmé Azzedine Sekouri. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Daho Ould Kablia, avait procédé de son côté, le 10 mars 2011, à l'installation d'un groupe de travail chargé de l'examen des questions socioprofessionnelles des gardes communaux. Sur les 14 doléances que comporte la plate-forme de revendications remise par les représentants de ce corps, le ministère accorde 11 points. Parmi lesquels on peut lire sur le communiqué, «la reconnaissance du corps à travers le remise d'attestations aux gardes communaux et la création de médailles d'honneur aux blessés invalides et agents qui ont fait preuve d'actes de bravoure», «l'actualisation de la situation administrative et financière de tous les agents pour leur permettre de bénéficier de la compensation de l'expérience professionnelle pour toutes les années de travail» ainsi que «la régularisation de la situation de tous les gardes communaux ayant obtenu des décisions de justice en faveur de leur réinsertion et l'octroi de droits selon la loi et le règlement en vigueur...» Sauf que les mesures qui ressortent de cette commission n'accusent aucune satisfaction chez les gardes communaux. En fait, ils les rejettent en bloc et changent d'interlocuteur. La balle est dans le camp du président de la République. Les revendications des gardes communaux demeurent accrochées sur le kiosque à musique de la place des Martyrs. On peut y lire: «Après avoir accompli notre devoir, nous ne céderons pas nos droits», «Reconnaissez nous, même avec un minimum de respect», «Nous exigeons la satisfaction pleine et entière de nos revendications»... Face à la détermination des gardes communaux à aller jusqu'au bout de leur lutte, les choses commencent à prendre une autre tournure. C'est le bras de fer entre le ministre de l'Intérieur qui menace de sanctionner, et les gardes communaux déterminés à maintenir le cap.