Après une longue hésitation, il semblerait que la communauté internationale commence à discuter de sanctions contre le régime syrien Les événements s'accélèrent de plus en plus en Syrie. La poursuite des contestations engendrées depuis quelques mois ne fait que durcir la répression. Un bras de fer sans précédent dans l'histoire de la Syrie. Les décisions prises par le président Al Assad rappellent les premiers épisodes du déroulement de la révolte libyenne, mais dans le sens inverse. Effectivement, en Libye, El Gueddafi a commencé par réprimer son peuple avant de proposer toute réforme, à son encontre, Al Assad a donné une image plus modérée de son gouvernement en étant à l'écoute de son peuple, et en enchaînant les réformes. Au constat que les Syriens ne se contenteraient pas de simples réformes et que la finalité de leurs revendications était le changement radical du système, la parade répressive s'est déclenchée. Au troisième jour du début d'une répression sanglante en Syrie, près de 150 personnes ont été tuées, sous les attaques des forces de sécurité. Des tirs étaient à nouveau entendus hier à Deraa, au lendemain d'une opération massive menée par des milliers d'hommes appuyés par des chars et des blindés dans cette ville où, selon des témoins, 25 personnes ont été tués lundi, a indiqué un militant sur place. Les différents témoignages récoltés auprès des agences de presses, accusent et condamnent l'armée syrienne de recourir aux moyens lourds afin de stopper le mouvement pacifique de contestation lancé par les citoyens. De leur côté, les autorités syriennes, accusent depuis le début de la contestation «des gangs criminels armés» d'être à l'origine du mouvement. L'armée est entrée à Deraa «en réponse aux appels au secours lancés par les habitants pour mettre fin aux actes de sabotage et d'assassinat commis par des groupes terroristes extrémistes». Elle a «cependant arrêté plusieurs membres des groupes terroristes et saisi d'importantes quantités d'armes et de munitions, a dit cette source militaire, faisant état de «morts et blessés» dans les deux camps. Aussi, des opérations des services de sécurité ont eu lieu lundi à al-Maadamiyeh dans la banlieue proche de Damas et à Douma, à 15 km au nord de Damas. Al Assad joue, à son tour, la carte de la lutte contre le terrorisme afin de justifier les horribles crimes perpétrés contre son peuple. A l'image des atrocités commises dans différentes villes du pays, les réactions internationales se font plus virulentes envers ce pays du Moyen-Orient. Il est tout à fait clair que le régime du président Bachar Al Assad semble avoir opté pour la solution militaire afin d'écraser le mouvement de contestation sans précédent qui secoue son régime depuis six semaines. Après avoir condamné la répression contre des manifestants pacifiques, en les qualifiant d'«inacceptables», les Etats-Unis se disent, dans une première réponse à ces dépassements, réfléchir à plusieurs possibilités, «y compris des sanctions ciblées» à l'encontre de hauts responsables syriens. L'ONU, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et le Portugal font donc circuler au sein du Conseil de sécurité un projet de condamnation de la répression, qui pourrait être rendu public si les 15 parviennent à un accord unanime, selon un diplomate. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a quant à lui, appelé le président Bachar Al Assad, hier lors d'une conversation téléphonique, à avancer sur la voie des réformes en Syrie, où le mouvement de contestation est violemment réprimé, a indiqué un conseiller de M.Erdogan. De son côté, le président du Venezuela, Hugo Chavez, a envoyé un message de soutien à son homologue syrien, dans lequel il critique le «cynisme» de la communauté internationale qui, selon lui, veut intervenir militairement en Syrie sous prétexte de «défendre le peuple». Après une longue hésitation, il semblerait que la communauté internationale commence à discuter de sanctions. Mais est-ce seulement de sanctions?