D'aucuns lient l'émission de ce nouveau billet à une «dégringolade» du dinar. L'on s'interroge parmi les experts sur l'impact réel de cette décision. Est-ce pour surmonter le manque de liquidités? Est-ce pour tenter de masquer une inflation galopante qui a atteint officiellement 5,7%? Les questionnements vont bon train et divisent les avis, même des experts en la matière. Quelques experts financiers ont exprimé une satisfaction devant une telle mesure. Selon eux, elle permettra de juguler, un tant soit peu, l'informel et devra orienter les mouvements économiques fiduciaires vers l'utilisation du chèque et des cartes électroniques pour les paiements. Encore, pour ce faire, toute une culture est nécessaire à inculquer au citoyen algérien de substituer au papier monnaie sonnante et trébuchante, dirions-nous, le chèque ou les cartes électroniques de paiement interbancaire surtout. Cette nouvelle émission qui coïncide avec le 47e anniversaire de la création de la monnaie nationale, répondrait, selon la Banque d'Algérie à une demande plus importante de monnaie fiduciaire qui pourrait être la conséquence d'une inflation. Celle-ci s'expliquerait à travers l'augmentation des salaires des fonctionnaires et l'augmentation du coût des matières premières, la hausse du coût des importations, notamment par les restrictions liées au mode de paiement (Credoc). Un cadre de la Banque d'Algérie explique, que ce nouveau billet, de haute valeur fiduciaire, est une approche saine et globale de la Banque d'Algérie. Elle vise à assurer «une meilleure fluidité des transactions» et la création de cette nouvelle coupure «n'a rien à voir avec l'inflation, dont le taux reste maîtrisé», a-t-il assuré. Très attendue, l'injection de nouveaux billets conforte les détenteurs de comptes bancaires et postaux, acculés à la pénurie récurrente d'argent liquide qui perdure depuis plus d'une année, aussi bien dans les banques qu'au niveau des agences postales, notamment à l'intérieur du pays. Toutefois, ces agences qui sont les bienvenues, de par leur grand nombre par rapport aux agences bancaires, souffrent de leur éloignement des centre habités et certains guichets ne permettent pas de retrait supérieur à 5000 DA. Un véritable handicap pour les petites bourses notamment à la veille des fêtes religieuses. Faut-il rappeler aussi que le ministre des Finances, Karim Djoudi, n'a pas écarté, jeudi dernier à Alger, «une poussée inflationniste en 2011.» Elle serait générée par les augmentations de salaires pour lesquelles le ministre préconise pour le moins, la transformation des rappels au titre du régime indemnitaire, des trois dernières années, en épargne. Celle-ci pourrait en effet être utilisée dans les dispositifs de soutien à l'accession au logement, par exemple. Même constat délivré par Abderrahmane Benkhalfa responsable de l'Abef qui a estimé la thésaurisation qui mine l'économie du pays. Aussi, les augmentations et primes devraient, à son avis, également être orientées vers l'épargne et non vers la consommation directe. Un expert algérien, cité par la presse, a souligné, pour sa part, la nécessité de développer les marchés financiers. Ceux-ci offriraient aux ménages plus d'opportunités de placement en orientant leurs épargnes vers l'investissement en général et vers les entreprises. Selon certains spécialistes, l'augmentation des taux d'intérêt comme la réévaluation du dinar, suggérée par certains, peut avoir des conséquences négatives sur l'investissement et l'emploi. L'idéal serait de parvenir à une monnaie scripturale estime pour sa part un entrepreneur qui entrevoit sur ce point une facilité opérationnelle qui favorise malgré tout le marché informel.