Les journalistes ont décidé de boycotter toutes les cérémonies officielles de remise des cadeaux pour les journalistes ce 3 mai. Les journalistes algériens, organisés autour de l'Initiative nationale pour la dignité du journaliste (Indj) ont maintenu le principe du sit-in prévu le 3 mai prochain à 10 heures au niveau de la place de la Liberté de la presse à Alger. La grève générale prévue pour la même date, n'est pas retenue et ce suite aux engagements du ministre de la Communication concernant la prise en charge des revendications de la corporation. Lors de la réunion de travails tenue hier au niveau de la Maison de la presse Tahar-Djaout, les journalistes ont souligné que la radicalisation du mouvement de protestation n'est pas à écarter si les engagements ministériels ne sont pas concrétisés. «On veut la dignité et non les décorations», «Pour la dignité du journaliste», «Pour une liberté effective de la presse», seront entres autres les slogans de cette journée de protestation. Afin de mettre au point les derniers préparatifs de cet événement, une autre rencontre est programmée pour le 1er mai. Hommes et femmes des médias ont, également, décidé de boycotter toutes les cérémonies officielles de remise des cadeaux pour les journalistes ce 3 mai à l'occasion de la Journée mondiale pour la liberté de la presse. Sur un autre plan, les membres de l'Initiative ont procédé à l'installation de six ateliers de travail constitués de 5 à 7 membres chacun. Il s'agit de la commission sur le statut particulier du journaliste, la commission sur la loi de l'information, la commission sur le Conseil supérieur de l'audiovisuel, la commission sur la presse électronique, la commission sur la grille de salaire et de la carrière professionnelle et enfin la commission sur le logement et les oeuvres sociales. Chaque commission choisit un président et un rapporteur et travaillera en atelier dans la perspective de finaliser des propostions à exposer devant la tutelle lors des états généraux de la presse algérienne qui seront organisés prochainement. Les membres de l'Indj se sont fixés un délai de quinze jours pour finaliser le travail et les rapports des commissions. Pour rappel, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a plaidé pour la réorganisation du monde de la presse lors de son passage à l'émission «Tahaoulate» de la Chaîne I de la Radio nationale le 20 avril dernier. Il a indiqué qu'un large dialogue sera lancé avec la participation des professionnels des médias et des spécialistes dans l'élaboration des textes de loi en vue de la révision de la loi sur l'information élaborée en 1990. Le ministre a plaidé pour une grille des salaires nationale des journalistes en respectant les spécificités de chaque média pour «voir comment organiser le régime indemnitaire». Pour lui, il est honteux qu'un journaliste soit rémunéré 6000 DA/mois, dénonçant au passage les patrons qui exploitent les rédacteurs débutants. Pour faciliter l'accès des journalistes au logement, le ministre a déclaré que son département agira en concertation avec le département de l'Habitat en vue de trouver des solutions à ce dossier.