Effarant! «Aucun hôpital construit postindépendance ne dispose de permis de construire ou de certificat de conformité», a indiqué, hier matin, à L'Expression le président du Collège national des experts architectes (Cnea) Abdelhamid Boudaoud. Aucune université, ni lycée, ni technicum...ajoute-t-il, ne dispose de ce précieux document tout en estimant «trop longue la liste» des établissements publics concernés, citant même le stade du 5-Juillet ou encore la Coupole...Boudaoud, qui présidait à une «Journée de sensibilisation» autour de la loi fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement, qui s'est déroulée à Alger sur le site enchanteur du Bastion 23, a encore précisé que pas une seule, sur les 300 Zhun (Zone d'habitat urbain nouvelle), ne dispose d'acte, ni de permis de construire, encore moins de certificat de conformité! Ce constat amer et gravissime nous conduit à nous interroger sur les impératifs de la bonne gouvernance à travers la conformité des activités avec les textes de la République, telles que pratiquées aujourd'hui dans les équipements publics, ouvrages, infrastructures et autres oeuvres. Le président du Cnea, organisme dont c'était hier le 20ème anniversaire et qui a à son actif quelque 120 séminaires, rencontres, journées, tables rondes..., a indiqué, par ailleurs, que sur «un million environ de constructions inachevées, 1% seulement a déposé un dossier de demande de régularisation auprès des communes.» La rencontre d'hier, qui a regroupé d'éminents architectes et experts nationaux, a été l'occasion de «mesurer clairement la conformité des activités avec les textes» et de profiter de l'opportunité offerte pour souhaiter une classification distincte des architectes, d'une part, et les bureaux d'études, d'autre part (BET). Un débat s'en est suivi sur l'application du décret exécutif 94-07 relatif aux conditions de production architecturale et à l'exercice de la profession d'architecte. A cet égard, une «contradiction flagrante entre ce qui se passe concrètement sur le terrain et les termes du décret» a été relevée. Un autre décret a fait l'objet d'observations de la part des présents. Il s'agit du texte de loi 08-15 du 20 juillet 2008 a fait dire à Boudaoud qu'il nous faut «des recommandations concrètes pour l'enrichissement de cette loi.» Nous demandons aux APC un allègement de la réglementation pour aider et faciliter la régularisation des citoyens. Par ailleurs, Boudaoud estime que les 1541 communes devraient avoir en leur possession «une banque de données et une cartographie du patrimoine immobilier, des équipements et des ouvrages, et la classer pour aboutir à une régularisation définitive des dossiers.» Nombre d'intervenants ont suggéré un amendement de la loi et confier le dossier au niveau de la commune. Il est regrettable que sur les 12 APC invitées à cette rencontre, seules deux étaient présentes, celles de la Casbah d'Alger et de Raïs Hamidou. Un intervenant a recommandé que la place soit désormais laissée aux jeunes «loups» qui viennent enrichir les Assemblées avec des idées fraîches et audacieuses.