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Les arguments des uns et des autres
CRISE EN KABYLIE
Publié dans L'Expression le 19 - 11 - 2002

une partie des ârchs s'est montrée favorable à un dénouement de la crise par la voie du dialogue.
Les informations rapportées ces derniers temps par certains titres nationaux et relayées depuis hier par notre quotidien qui cite une source faisant état d'une prochaine déclaration portant sur la concrétisation des revendications de la plate-forme d'El-Kseur n'ont pas laissé indifférents l'opinion locale et les animateurs du mouvement citoyen.
Alors qu'une partie des ârchs s'est montrée favorable à un dénouement de la crise par la voie du dialogue, certains cercles occultes ont tenté de la saborder.
L'empressement à rejeter une offre avant même d'en prendre connaissance et la chasse aux délégués rendue possible à la suite de l'acceptation des appels par la chambre d'accusation concourent à un blocage systématique. Ce n'est en tout cas pas un comportement du genre à favoriser un rapprochement entre les deux principaux acteurs du conflit.
Même si au sein de l'opinion on reste sceptique car les initiatives sont, d'ores et déjà, semées d'embûches, l'espoir reste cependant de mise chez de nombreux délégués qui font preuve de réalisme et de responsabilité.
Pour le citoyen, les deux parties sont responsables de la situation de marasme. Le pouvoir «continue à agir dans l'opacité». «Ses discours sont loin de ressembler à la réalité», expliquent de nombreux citoyens en citant l'exemple de ce nouveau round qu'il s'apprêterait à lancer. «Distiller les informations par voie de presse leur enlève leur caractère officiel», rétorque un autre citoyen. «C'est ce qui manquait à toutes ces tentatives de dénouement», conclut-on enfin. Les mêmes remarques sont faites à l'endroit des ârchs. «Le bon sens voudrait qu'on prenne au moins soin de vérifier ces tentatives de rapprochement de quelque origine que ce soit avant de réagir.» Ce constat relevé ne fait que semer le doute dans l'esprit du simple citoyen. Contactés par nos soins, plusieurs animateurs et ex-détenus se sont montrés très méfiants à tout ce qui est «officieux», allusion aux tractations et informations dénuées de caractère officiel. Tout en se montrant favorable au dénouement de la crise, M.Beza Benmansour revient sur la situation du mouvement qui, dira-t-il, «une erreur de conclure à son essoufflement». Lui aussi conteste la manière avec laquelle a été menée la proposition de dialogue. «C'est un indice probant qui témoigne des visées politiciennes du pouvoir», poursuit-il en précisant: «Le dialogue, pour moi, n'a jamais été un tabou. Il est une vertu de la démocratie. Il faut seulement que la partie qui a la clé du problème montre une volonté effective.» Il citera à ce sujet l'annonce imminente de l'engagement à satisfaire la plate-forme d'El-Kseur «si cela venait à se concrétiser ce ne serait que bénéfique pour la nation algérienne» avec toutefois un accompagnement par «la libération des détenus et l'arrêt des poursuites judiciaires». Ce qui en est soi logique. Notre interlocuteur pense que «la raison et le sens patriotique imposeront à tout un chacun à engager un dialogue fécond». «Je ne ménagerai aucun effort dans ce sens», dira-t-il en regrettant le retard mis par le pouvoir pour apporter des réponses politiques qu'appelle la situation. Pour sa part, Ali Gherbi parle d'une «confusion» car «la mission des dialoguistes est terminée depuis le discours du Président de la République le 12 mars dernier». Pour notre interlocuteur «la présence d'indices probants quant à une satisfaction imminente de la plate-forme explique cette agitation qui ne manquera pas de porter préjudice à une dynamique de sortie de crise». La figure de proue du mouvement citoyen dira à propos de la proposition de dialogue: «Un communiqué officiel annonçant la satisfaction de la plate-forme suffit largement pour sceller définitivement l'apaisement et entamer un dialogue».M.Ali Gherbi refusera, toutefois, le caractère d'interlocuteur à toute personne étrangère au mouvement (les partis...) «L'interwilayas est le seul interlocuteur», clamera-t-il à plusieurs reprises. «Ceux qui ne le reconnaîtront pas s'inscriront automatiquement en faux avec le mouvement et l'esprit de la plate-forme», dira-t-il en conclusion par rapport à la déclaration officielle.


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