Les CHU de Annaba tournent au ralenti malgré un afflux important de patients des régions est. En grève depuis plus de deux mois, les médecins résidents de la wilaya de Annaba campent sur leurs positions en réitérant leurs doléances, notamment celles relatives à l'abrogation du service civil, l'une des principales revendications et à la place de laquelle les grévistes proposent des postes budgétaires plus incitatifs, et la promulgation de leur statut professionnel. En dépit des décisions prises par Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, les grévistes ne semblent pas trop y croire.Ils ont qualifié les propositions de manque de sérieux du département de Ould Abbès. Ils estiment que la tutelle n'a pas affiché un réel sérieux quant au traitement et la prise en charge de leurs revendications, encore moins offrir des garanties palpables. Par conséquent, la poursuite du débrayage est toujours en vigueur et se poursuivra jusqu'à satisfaction totale de leurs doléances, ont expliqué les grévistes de plusieurs infrastructures sanitaires de la wilaya de Annaba. «Nous n'attendrons pas le mois de juin, s'il veut dénouer la situation, c'est aujourd'hui et pas demain. Nous savons que Ould Abbès, à travers ces décisions insignifiantes, veut gagner du temps, sans plus...», devaient ajouter les médecins grévistes qui ont mis l'accent sur l'échec de la rencontre de leurs représentants avec le ministre à Alger. C'est dire que le 16 mai prochain, date butoir, faute de solution concrète, la grève illimitée décidée par les deux principaux syndicats, à savoir le Snpsp et le Snpssp sera largement suivie par les médecins résidents. Pour rappel, ce mouvement de protestation, engagé, il y a plus de 65 jours, dans les différentes CHU de la wilaya de Annaba, est motivé par une panoplie de revendications. Des doléances pour lesquelles le ministre de la Santé, a annoncé, il y a quelques jours, outre les réponses qui seront trouvées d'ici le mois de juin prochain, la mise en place d'une «commission de sages», qui se composera de représentants du ministère de tutelle, du ministère de l'Enseignement supérieur, de médecins et de députés, pour examiner les doléances des grévistes et trouver un terrain d'entente. Pour l'heure, ce débrayage est à l'origine d'un dysfonctionnement flagrant, dans la prise en charge des malades dans la majorité des hôpitaux de Annaba et les autres wilayas, à l'exemple de Guelma et El Tarf, dont les malades affluent sur Annaba. Malheureusement, la situation est similaire. Car, il convient de noter qu'à ces premiers jours de la grève des médecins résidents, la couverture sanitaire est plus ou moins assurée à 50%. Depuis le durcissement du ton entre les grévistes et le ministère de la Santé, la situation est devenue chaotique, notamment ces derniers jours où il a été constaté l'absence totale de prise en charge.