Cette rencontre regroupera les USA, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l'UE en plus des pays du Sahel. Alger abritera une réunion de «haut niveau» au début du mois de septembre prochain pour discuter de la sécurité et du développement dans le Sahel. C'est ce qu'a dévoilé hier, Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Et de préciser que le cercle de concertation sera élargi cette fois-ci aux partenaires extra-régionaux. Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume- Uni, seront associés, a précisé M.Messahel, lors d'une conférence de presse tenue hier à la résidence El-Mithak. A présent, aucune date précise n'a été arrêtée, a-t-il ajouté. Et de préciser que les concertations entre les quatre pays du Sahel, à savoir l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, se poursuivent pour arrêter le calendrier et l'agenda de cet événement jugé extrêmement important par Alger. Outre les «quatre pays» de la région et les cinq pays membres du Conseil de sécurité, des invitations ont été adressées à l'Union européenne et également aux organisations internationales, tels le comité de la lutte antiterroriste des Nations unies et les représentants du Pakistan, de l'Afghanistan et de l'Inde. Selon le diplomate algérien, cette rencontre sera une occasion pour les pays de la région de discuter avec les puissances occidentales des questions liées au développement économique de la région, à la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue. «Cette réunion est extrêmement importante parce qu'elle va amener toutes les parties à avoir un agenda commun pour permettre de lutter efficacement contre cette menace transfrontalière», a-t-il expliqué. Et d'insister que la sécurité commence d'abord par le développement économique de la région. Il sera question, également, d'approfondir les débats sur la lutte antiterroriste et la criminalité transnationale. Les partenaires extra-régionaux et les pays du champ, qui sont directement menacés, vont collaborer, selon le ministre, sur le volet portant l'échange d'information et de renseignement, la formation et la logistique. Le ministre algérien a expliqué que la tenue de cette réunion avait été décidée à l'issue de la rencontre ministérielle tenue récemment à Bamako et qui a regroupé l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Abordant la situation en Libye et la sécurité de la région, M.Messahel a réitéré que la recrudescence des attaques terroristes en Algérie, ces derniers mois, n'est pas le fruit du hasard, mais elle est le fait de circulation d'armes et de munitions en Libye. «La Libye est devenue un dépôt (d'armes) à ciel ouvert. Il y a beaucoup d'armes qui circulent dans ce pays et qui sont transférées vers des zones de conflit», a-t-il ajouté. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avaient déjà soutenu cette hypothèse. Au sujet de la Libye, le ministre a réitéré que l'Algérie prône un dialogue «inclusif» en Libye avec la participation de toutes les parties libyennes afin d'aboutir à un règlement pacifique de la crise qui secoue ce pays. A ce titre, il a affirmé que l'Etat algérien est en contact avec les deux parties en conflit. Pour le Conseil national de transition, le ministre a affirmé que l'Algérie a des passerelles avec ces dirigeants, mais par le biais de l'Union africaine. S'agissant de l'approvisionnement de la Libye en produits de première nécessité, M.Messahel a annoncé que «le gouvernement algérien a donné son accord de principe pour satisfaire la requête libyenne concernant la fourniture des denrées alimentaires de première nécessité ainsi que les médicaments et autres produits pharmaceutiques», a-t-il souligné. Et de préciser que l'Algérie a informé le Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l'opération et il a été invité à désigner un représentant du système des Nations unies pour contrôler l'opération qui se fait au niveau du poste frontalier de Deb deb. Au sujet de la visite du général Carter Ham, haut commandant des forces américaines pour l'Afrique (Africom), le conférencier a infirmé avoir enregistré une quelconque demande de ce dernier afin d'installer une base militaire américaine dans le Sud de l'Algérie ni qu'elle ait fait objet de discussion. La question n'a pas fait objet de discussion, car elle n'est pas à l'ordre du jour, a-t-il affirmé. A propos de la question du Sahara occidental, le ministre a rappelé que l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, avait toujours affirmé que les négociations entre le Maroc et le Front du Polisario se déroulent sur la base des propositions des deux parties soumises en 2007 et que la solution au conflit doit permettre au peuple saharoui d'exercer librement son droit à l'autodétermination.