C´est un Ouyahia auréolé de ses nouvelles fonctions de Chef du gouvernement qui se présente au congrès de son parti dont les travaux commencent aujourd´hui. Une auréole qui a, cependant, deux facettes. Un côté face, marqué par le poids politique grandissant de l´homme. Une valeur sûre au bénéfice de sa formation politique, mais aussi et surtout au service de l´Algérie et des Algériens. On ne rappelle pas un homme politique pour lui confier, à plusieurs reprises, de hautes charges de l´Etat sans qu´il ait un profil qui sorte de l´ordinaire. De ce poids et de cette valeur qui prémuniront le RND contre des perturbations que connaissent à peu près tous les partis dans notre pays. Les petits et même les grands. Comme les tiraillements qu´a récemment vécus le MSP ou les dissensions larvées qui couvent au FLN. Il n´y a qu´à voir le climat sans nuages qui a prévalu lors des congrès régionaux du RND. C´est donc sous les meilleurs auspices que s´annonce le congrès du RND. Un RND qui a tout intérêt à se maintenir dans cette voie jalonnée de signaux qui indiquent qu´il pourrait à terme devenir la première formation politique du pays. Ceci pour le parti. Pour le pays, c´est également une chance d´avoir, en réserve, un homme politique de la trempe de Ouyahia. D´ailleurs, avec le tandem Bouteflika-Ouyahia, l´Algérie garde toutes ses chances pour passer sans trop de dégâts, tous les récifs que représentent les crises multiformes qui agitent la planète. Un passage d´autant plus difficile pour nous qu´il faut parallèlement rattraper un grand retard de développement qui handicape notre pays dans de très nombreux domaines. Il faut le dire avec toute la lucidité nécessaire, le monde en général et l´Algérie en particulier, traversent une période grosse de dangers. De l´intérieur comme de l´extérieur. Nous ne sommes plus à l´ère de la guerre froide. Il n´y a plus cette bipolarité derrière laquelle chaque pays pouvait se protéger. La chute du mur de Berlin a enfanté une puissance invisible qu´on désigne plus par commodité que par identification par le mot «terrorisme». Il est sanguinaire. Il est financier. Il est alimentaire. Il est cultuel et culturel. Et il est mondial. Bref, il revêt plusieurs formes dont seuls les points d´impact sont localisés. L´exercice de la politique qui était aisé hier à l´abri des blocs, est devenu aujourd´hui très périlleux. Les peuples qui auront la malchance d´être dirigés par des hommes politiques aux performances limitées, seront menacés dans leur propre existence. Ceci dit, le côté pile de l´auréole qui donne du poids à Ouyahia est marqué par la rareté des têtes à «couronner». La République aurait gagné à avoir cent, mille Ouyahia en réserve. Malheureusement, seule une petite poignée apparaît au loin. Une poignée qu´il faudra aider au plus vite en guise d´assurance pour l´avenir. Ni Bouteflika ni Ouyahia ne sont éternels.