La présence de personnes proches du pouvoir depuis quelques jours en Kabylie et les contacts intenses qui ont eu lieu avec certains délégués et autres personnalités de la région confirment cette nouvelle intention des pouvoirs publics d'aller vers un règlement «rapide et définitif» du conflit kabyle. Cette nouvelle initiative que le pouvoir s'apprête à lancer dans les prochains jours diffère nettement de celle qui eut lieu l'an dernier. En effet, le travail d'exploration entrepris depuis quelques semaines par des «émissaires» du pouvoir vise «à connaître l'opinion des uns et des autres sur la meilleure voie de sortie de crise». Les envoyés du pouvoir tentent d'expliquer aux citoyens (délégués ou personnalisés) le bien-fondé de leur démarche mais aussi de connaître ce que préconisent leurs interlocuteurs sur la question. Hamid Akik et Lounis Benacer étaient la semaine passée dans la vallée de la Soummam où ils ont rencontré certains délégués et personnes influentes dans la région. Les contacts s'étaient déroulés dans une ambiance chargée de sincérité. Plusieurs délégués du mouvement citoyen ont donc été approchés par les émissaires qui leur ont expliqué la démarche pour connaître leur point de vue. Ces contacts ont concerné aussi d'autres citoyens dont l'influence sur l'opinion locale est importante. Si d'un côté tout le monde s'est accordé à dire que «le dénouement de la crise est une préoccupation de l'heure», il est, cependant, conditionné au préalable de «l'annonce officielle de l'acceptation de la plate-forme d'El-Kseur par le premier magistrat du pays» même si de leur côté, les émissaires font état «d'une réelle volonté de régler ce conflit avant la fin janvier». Ce nouveau round pourrait donc intervenir dans les prochains jours «dès que les conditions de sa réussite sont réunies», explique-t-on chez les émissaires que nous avons rencontrés lors d'un entretien qu'ils ont eu avec un délégué dans la région de la Soummam. Nos interlocuteurs avancent que les plus hautes autorités sont prêtes à faire beaucoup de concessions. On parle de «la libération des détenus, l'annonce d'importantes mesures allant dans le sens des revendications». Le Chef du gouvernement entreprendrait incessamment une visite dans la capitale des Hammadites. Une visite qui constituera l'aboutissement des efforts entrepris depuis quelques semaines et sera aussi l'occasion de baptiser la maison de la culture de Béjaïa dont des travaux de réfection sont au stade final, en réponse à une demande qui aurait été faite dans ce sens. Le nom du chantre de la chanson berbère, Matoub Lounès, revient le plus souvent à ce propos. Notons enfin qu'au programme des contacts figurent d'autres délégués et personnalités importantes, on citera Ali Gherbi, Beza Benmansour. Reste à savoir si ces délégués recevront les émissaires comme l'ont fait d'autres. Bref, un nouveau round de dialogue semble en préparation avancée dans la région avec en prime, de sérieuses intentions qui augurent d'une rapide sortie de crise pour peu que les uns et les autres fassent des concessions pour le bien de la Kabylie et du pays tout entier. La population de la région a suffisamment donné de signes pour que «ses représentants» réfléchissent beaucoup avant d'agir.