La révision de la Constitution, notamment dans son article 74 amendé, appelle au moins trois remarques. D´abord, la levée de la limitation des mandats présidentiels tombe sous le sens dans une démocratie. En effet, une démocratie qui se respecte ne peut imposer une quelconque limite à l´expression populaire. Elle ne peut pas dire, sauf à se faire violence: «Vous n´avez le droit de donner votre voix à un même président que deux fois. Après vous devez en choisir un autre. Même si cela ne vous plaît pas.» C´est ce que certaines voix soutiennent ici et à l´étranger. Comme le journal français Le Monde qui, dans son édito d´avant-hier, osait s´ingérer en affirmant que «la Constitution algérienne n´a pas besoin d´être révisée». Comme nous avons la chance, nous journalistes, d´avoir le franc-parler que n´auront jamais les diplomates, nous disons au quotidien du soir français: «De quoi je me mêle? Il ne serait pas mieux, par exemple, pour vous d´expliquer aux Français pourquoi le relèvement de leur pouvoir d´achat, cette forte promesse de votre président, n´est toujours pas tenue?». Et ce n´est là qu´une petite pincée de la mélasse où s´enfonce votre pays depuis une année. Les voix qui s´élèvent ici pour s´opposer à l´amendement de l´article 74, pensent mieux convaincre en s´appuyant sur un concept de «l´alternance» comme d´un argument béton. Oui, mais l´alternance vers qui? Vers quoi? De la droite vers la gauche? Il faut avoir le courage de le dire! De Bouteflika vers un autre candidat? Il faut dire clairement lequel! L´alternance n´est pas une fin en soi, c´est un moyen pour atteindre un objectif. Il faut cesser d´ânonner des clichés taillés pour les sous-développés. Qu´a-t-on fait de l´alternance en Palestine après la victoire électorale du Hamas? Quand on n´a pas le courage de crier les vertus de la démocratie en tous lieux et en toutes circonstances, on se tait! Voilà pour la deuxième remarque. La troisième remarque est, quant à elle, frappée du sceau de la lâcheté politique. S´il ne s´agissait pas du candidat Bouteflika, que peu d´adversaires osent affronter sur le terrain des urnes, de crainte de subir la défaite de leur vie, aurait-on assisté à autant de levées de boucliers contre l´amendement de cet article 74? Ce qui reste aux démocrates «taïwan» qui peuplent la scène politique dans notre pays, c´est de jeter l´anathème sur tous ceux qui refusent de les suivre dans leur jeu perfide. C´est pourquoi, dans leur rage, ils les traitent de tous les noms d´oiseaux. Larbins, métayers,...Qu´à cela ne tienne! D´abord, un jugement ne vaut que par celui qui l´émet. Ensuite et en soutenant l´homme politique, le seul à être actuellement capable de nous mener à bon port dans un monde déchaîné, on ne peut qu´être fiers de ne pas plaire à ceux qui, comme on dit chez nous, «veulent apprendre la coiffure sur la tête des orphelins». Des apprentis qui se gardent bien de se montrer avant d´être sûrs de ne pas avoir un Bouteflika pour concurrent.