Tout comme leurs pairs dans le reste du monde, nos experts en économie se perdent en conjectures. Les uns nous prédisent un avenir sombre, quand d´autres n´y voient aucun nuage. Qui croire? Les dernières probabilités nous ont été données, mercredi dernier, par des intervenants à la rencontre-débat organisée par le Forum des chefs d´entreprise (FCE). Un de nos anciens ministres des Finances, M.Abdelatif Benachenhou assure, selon l´APS, que «l´Algérie n´est pas sous la menace de cette crise (celle que connaît l´économie mondiale Ndlr) et le financement des principaux investissements publics se poursuivra au moins pour les trois prochaines années, même si le prix du pétrole tombe au-dessous de 37 dollars le baril», tandis que, prenant la parole à son tour, un autre de nos anciens ministres des Finances, M.Hocine Benissad, affirme que «la principale conséquence de cette crise subie par l´Algérie, demeure la baisse des prix du pétrole qui risquerait, à moyen et long termes, d´affecter les investissements publics engagés», dixit la même agence. Avec des mots différents, les deux nous disent la même chose. Que notre économie peut continuer son élan en «vol plané» pour un temps. Peu importe que ce soit pour «trois ans» ou pour le «moyen et long termes». Le problème est qu´il n´y a rien de plus précieux dans la vie d´une nation que le temps. Ne nous faut-il pas préparer la fin du «vol plané» dès maintenant? Nos experts n´en disent rien. Dommage! car le constat qui consiste à dire que nous n´aurons pas le choc en même temps que les pays développés, mais plus tard, ne nous avance pas à grand-chose. Il y a comme une espèce de fatalisme qui nous habite et nous empêche de réagir avant d´aller dans le mur. Tout le monde sait que toute notre économie repose sur les recettes des hydrocarbures. Tout le monde sait que de grandes mutations sont en cours en matière d´énergie. Pas plus tard que jeudi dernier, l´Union européenne a annoncé «l´utilisation de 20% d´énergies renouvelables dans leur consommation de carburants à l´horizon 2020». Il faut ajouter à cela la place de plus en plus grande prise par les biocarburants. Cela veut dire quoi? Tout simplement que les puissants de ce monde se préparent à se passer des énergies fossiles. De la même manière que ce ne sera pas un pays froid qui fera de la recherche en énergie solaire. Pendant ce temps-là nous, nous regardons le train qui passe. Nos experts ont, conjointement avec l´Etat, cette responsabilité historique de se consacrer à la prévention. Nous dire comment faire redémarrer les moteurs avant la fin du «vol plané». En plus de la condition sine qua non de nous remettre au travail au plus vite. Oui, une responsabilité historique!