Les prises, presque toutes importantes, tendent à prouver que ces groupes étaient connus, surveillés et prêts à être démantelés à tout moment. Même si les attentats du 11 septembre ont renversé la vision occidentale par rapport au terrorisme islamiste, il a fallu attendre que de sérieuses menaces se profilent de nouveau sur tout le monde occidental pour que les services de sécurité de ces pays se décident enfin à donner un bon coup de pied dans la fourmilière islamiste. Les premières alertes, vieilles de plusieurs mois déjà, étaient données par voie de presse. Des journaux proches de certains services de renseignement européens ont commencé à parler de graves menaces terroristes pesant sur les symboles représentant la puissance culturelle, économique, politique et même religieuse des Etats occidentaux. Parmi les sites visés, tel que relevé sur ces colonnes dans des éditions vieilles de plusieurs mois, figurent le siège du parlement européen, les sièges du FMI et de la Banque mondiale, les Champs-Elysées, la Maison-Blanche, certains musées et églises de réputation internationale. Les mêmes sources ajoutaient que des liens assez étroits existent entre les groupes terroristes activant en toute impunité en Europe et les services secrets de ces pays. Cela se passait du temps où l'Algérie était l'un des rares pays à tirer régulièrement la sonnette d'alarme et à ne trouver que le silence en face de ses multiples mises en garde et demandes d'aide. Il n'est, en effet, un secret pour personne que le vieux continent, a longtemps servi de plaque tournante au trafic d'armes en direction des groupes terroristes activant en Algérie. A cette époque, ces groupes étaient considérés comme des interlocuteurs politiques, privés de leurs droits, qui avaient donc toute latitude d'utiliser la force pour se faire entendre. Cela était vrai tant que seuls des Algériens tombaient sous les balles assassines. Cela était encore plus vrai tant que ces groupes islamistes arrangeaient les affaires des pays riches de l'hémisphère nord de la planète qui avaient tous besoin d'avoir affaire, économiquement parlant, à des vis-à-vis du Sud affaibli par les conflits armés, politiques et autres. Notre pays, avec les énormes potentialités tant humaines que naturelles qu'il recèle avait une chance unique de jouer les premiers rôles dans le redécoupage des cartes d'influence géostratégique et économique mondiale à la faveur des nouvelles orientations mondiales édictées par le FMI et la Banque mondiale sous l'impulsion des sept pays les plus riches de la planète. Les données, désormais, ont foncièrement changé. On mise à présent gros sur l'Algérie. Pionnière dans la lutte contre le terrorisme. Devenue, de facto, la capitale planétaire du combat aussi bien contre le terrorisme que contre le crime organisé, l'Algérie a réussi à faire admettre à de nombreux services secrets, dans des rapports classés secrets défense, qu'il existe un lien étroit entre ces deux fléaux d'une part, et que la politique du tout- sécuritaire ne peut résoudre à elle seule cette problématique. Un minimum de justice dans la répartition des richesses et dans le traitement réservé aux différentes ethnies et religions peuplant cette planète est absolument nécessaire. Toujours est-il qu'il a fallu que de nouvelles menaces se précisent, notamment depuis l'apparition de Ben Laden dans une nouvelle sortie médiatique et la prolifération de renseignements concordants et sûrs recueillis par tous les services secrets occidentaux pour que l'Europe se décide, enfin, à agir. Le résultat est loin de décevoir les espoirs et, surtout, toutes les supputations et critiques émises plus haut. Des cerveaux du GSPC et d'Al-Qaïda, étroitement liés, ont été arrêtés dans diverses villes et capitales du Vieux continent en un temps record. Cela tend à démontrer que ces groupes étaient connus et surveillés depuis longtemps. Que de massacres auraient pu être évités, tant ici qu'ailleurs, si l'Europe s'était décidée à agir plus tôt. D'autant que même cette fois, ce grand et efficace coup de pied dans la fourmilière répond à des intérêts strictement personnels. Des menaces sérieuses, terribles et imminentes pèsent sur tous les Etats occidentaux. Elles sont attendues d'ici à la fin de l'année en cours. Plus précisément pour les fêtes de Noël et du réveillon de fin d'année. Toutes les informations recueillies tendent à confirmer ces craintes. Cela semble tellement vrai et imminent, que des responsables politiques, tel le Premier ministre britannique parlent carrément d'attentats inéluctables qu'il s'agira soit de déjouer, soit de rendre moins efficients. Il est fort à craindre que les choses ne redeviennent comme elles étaient une fois passé le plus gros de l'alerte. Les islamistes, en effet, savent ne pas pouvoir se passer d'une base-arrière comme l'Europe où il est toujours possible de jouer avec les lois et de trouver de l'argent et des armes...