Gagner du temps! C´est le leitmotiv d´Israël qui, clairement, fait obstruction à toute avancée du processus de paix. Depuis des décennies, le seul programme proposé par l´Etat hébreu a été de reporter à l´infini toute solution au contentieux l´opposant aux Palestiniens et aux Arabes. Gagner du temps c´est ce que Israël sait faire le mieux depuis plus de 60 ans - c´est-à-dire depuis le partage en 1947, par les Nations unies, de la Palestine historique entre un Etat juif et un Etat arabe - qui a usé jusqu´à l´absurde de tous les stratagèmes pour faire reculer l´incontournable avènement de l´Etat palestinien. Mais que cela ait lieu aujourd´hui, demain ou dans un siècle, l´Etat de Palestine sera. Une question d´endurance. Le peuple palestinien, qui résiste depuis 1947 ans à l´occupation israélienne et à l´adversité, peut encore tenir durant d´autres décennies dans ce qui prend, de plus en plus, l´allure de la guerre de Cent ans du XXIe siècle. Le chef de la diplomatie israélienne et chef du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, Avigdor Lieberman, a ainsi jugé peu probable la construction d´un accord de paix même d´ici...2025 dans une déclaration au quotidien français Le Figaro estimant que «parvenir à réaliser le rêve du président Obama en deux ans, y compris un accord global et un Etat (palestinien) est un objectif irréaliste». Irréaliste? Ce qui est utopique c´est bien le fait qu´Israël croit pouvoir abuser encore et encore pendant soixante autres années la communauté internationale qui, aussi effrayée puisse-t-elle être par le risque d´être accusée d´antisémitisme - antienne que l´Etat hébreu brandit comme une épée de Damoclès sur la tête du monde - finira par remettre les choses à l´endroit. Déjà que les principaux alliés d´Israël, qui exigent un gel immédiat de la colonisation en Cisjordanie, ne comprennent pas le concept «d´espace vital» mis en avant par l´Etat juif qui justifie la colonisation et l´occupation par les besoins de son expansion démographique, ce qui lui donnerait le droit de construire des colonies dans un territoire ne lui appartenant pas, comme de spolier de leurs droits et de leurs territoires les Palestiniens. De fait, c´est la pusillanimité de la «communauté internationale» - en fait l´Occident qui a sur la conscience l´holocauste du peuple juif - qui fait qu´Israël est devenu une espèce d´Etat monstrueux qui terrorise l´ensemble de cet Occident qui l´exonère de toutes les obligations imposées aux autres Etats du monde. Ce qui fait que les Nations unies sont impuissantes à faire appliquer par l´Etat hébreu les résolutions du Conseil de sécurité qui exigent le retrait de l´armée israélienne des territoires palestiniens, clairement identifiés par la résolution 181 du 29 Novembre 1947 qu´Israël occupe illégitimement. Or, chaque plan de paix international - voir le sort réservé par Israël aux accord d´Oslo de 1993 rejetés par l´actuel Premier ministre israélien, qui refusa en 1995 de poursuivre le retrait entamé par son prédécesseur - chaque concession arabe et/ou palestinienne, ou affrontements, ont permis à Israël de gagner du temps avec à chaque fois la remise à des temps meilleurs le processus de paix et l´érection d´un Etat palestinien aux côtés de l´Etat juif. C´était la vision même de l´ancien président américain, George W.Bush, qui a «programmé» l´avènement de cet Etat pour...2005. Bush aura surtout fait le jeu d´Israël comme le montre parfaitement le grand fourvoiement qu´a été la conférence d´Annapolis de novembre 2007, censée relancer le processus de paix, mais qui a surtout donné à Israël un nouveau sursis. Aussi, il est du devoir de la communauté internationale et, notamment les Etats-Unis, alliés d´Israël, de lui conseiller de cesser de jouer avec le feu, que ses tergiversations ne sont pas la meilleure méthode pour sécuriser l´Etat hébreu. D´autant que c´est Israël qui met la sécurité du monde en danger.