C´est le ministre des Moudjahidine, M.Chérif Abbas, qui l´a annoncé, mercredi dernier à Bouira, lors d´une visite de travail: un séminaire national sur l´écriture de l´histoire aura lieu très prochainement. Même si aucune date n´a été avancée, l´événement, a précisé le ministre, aura lieu durant le premier trimestre en cours. Tout d´abord deux remarques s´imposent. La première, c´est le ministre des Moudjahidine qui en fait l´annonce alors que plusieurs secteurs sont concernés. Il y a évidemment celui de la Culture, celui de l´Education ainsi que celui de l´Enseignement supérieur. Enfin, il y a également celui de la Communication puisque le thème retenu pour ce séminaire est «Comment écrire l´histoire et la faire connaître». L´explication de l´annonce faite par le ministre des Moudjahidine traduit, à n´en pas douter, la ligne éditoriale fixée pour les travaux de ce séminaire. Ce qui est clair. D´autant que la seconde remarque n´est que le prolongement de la première. Il s´agit d´un «séminaire na-tio-nal». Précision pas du tout, mais alors pas du tout, inutile. Ce ne sera pas un séminaire international où des «têtes bien pleines», venues d´ailleurs, pourraient y participer. C´est l´une des seules, sinon la seule, des activités qui doit s´interdire de faire appel à la «coopération étrangère». Manière, aussi, très élégante de répondre aux théoriciens de «l´écriture d´une histoire commune». Manière tout aussi élégante, enfin, d´écarter les autoproclamés «spécialistes de l´Algérie» que compte la planète. Dieu sait qu´il y en a. Ligne éditoriale et balises installées, voilà pour le faire-part. Pour le fond, il s´agira de définir «comment écrire l´histoire» et non de raconter des histoires. C´est une affaire de spécialistes. On ne s´improvise pas historien. Donc, il faudra s´assurer le concours de nos universitaires ayant un rapport à cette spécialité (historiens, sociologues, ethnologues, etc). Nous n´en manquons pas, Dieu merci. Et pour la manière de «la faire connaître», seconde partie du thème, ce sera l´affaire d´enseignants des divers paliers, de spécialistes en communication et de psychologues. C´est une oeuvre immense qui se prépare. Un travail de mémoire pour toutes les générations à venir. L´enjeu est tellement stratégique qu´il est fort à parier que déjà les chahuteurs ont commencé à se préparer, ici et là, à entrer en action. Il faudra laisser braire, et munir les séminaristes de «boules Quies» pour éviter les parasites. Il faudra peut-être aussi convaincre qu´il s´agira d´une oeuvre sublime où plongera ses racines et se nourrira l´amour des Algériens pour la patrie. Pour cela il faut rappeler que l´objectivité, telle que présentée par certains, n´existe pas en histoire. Chaque peuple écrit son histoire dans le sens des intérêts supérieurs de la nation. Présents et à venir. C´est son droit et son devoir à la fois. Un grand défi attend nos séminaristes. Ils le relèveront. Grâce au génie algérien. Un génie qui s´est toujours exprimé dans les grandes occasions. Tout le monde les a tellement en mémoire qu´il est inutile de les citer.