Les Etats-Unis d´Amérique sont, une nouvelle fois, passés à côté de l´histoire, privilégiant la politique du diktat imposée par Israël. En opposant leur veto, pour stopper la résolution arabe sur la colonisation dans les territoires palestiniens occupés, résolution parrainée par 130 pays membres des Nation unies, les Etats-Unis ont définitivement enterré l´idée même de l´existence d´un Conseil de sécurité supposé dire le droit international et l´imposer à toute la composante de la communauté des Nations. Il n´en est rien en fait et le détenteur du «droit de veto», les Etats-Unis en l´occurrence, usent et ont usé de ce droit dans la seule perspective de protéger Israël de toute condamnation internationale. Cela au détriment même de la fiabilité du Conseil de sécurité et la crédibilité même de la première puissance mondiale et, vraisemblablement, son rôle de parrain dans le processus de paix au Proche-Orient. Comment pouvait-il en être autrement lorsque, fort de la position que lui donne la détention du droit de veto, Washington, outre de neutraliser le Conseil de sécurité de l´Onu unanime - (14 voix pour la résolution arabe contre la seule voix des USA) qui condamne la colonisation israélienne - prend de manière outrageante - fait et cause pour l´un des belligérants (Israël) dans le même temps où les Etats-Unis admettent que la colonisation constitue une sérieuse menace pour le processus de paix. Alors de deux choses l´une: ou les Etats-Unis veulent la création d´un Etat indépendant viable sur les frontières de 1967, synonyme de paix, comme ils l´affirment ou, ce n´est là pour eux qu´une manière de donner à Israël le temps de réaliser le fait accompli en Cisjordanie occupée pour rendre caduque et inapplicable une décision de création d´un Etat palestinien sur une portion congrue de son territoire. Aussi, on est fondé de croire que les Etats-Unis ont fait leur choix. Non pas celui de la paix partagée entre deux peuples vivant côte à côte mais pour une «pax israéliana» qui maintiendra le peuple palestinien dans la soumission comme le déni de ses droits. Par le veto américain, la démonstration est ainsi faite: plus que jamais Israël est intouchable quel que soient les crimes dont il serait coupable, commis envers le peuple palestinien. Et la spoliation du peuple palestinien de ses terres peut être assimilée à un crime de génocide au regard du droit international. Or, le veto, outre d´éliminer les Etats-Unis en tant que partie au processus de paix, va faire réfléchir les autres communautés arabes et musulmanes. Peut-on désormais prendre pour argent comptant les remontrances des Etats-Unis envers des régimes autoritaires arabes et les appels à la «démocratie» pour les peuples arabes auxquels ils voudraient «tant de bien?» Mais aujourd´hui la crédibilité des Etats-Unis se mesure à l´aune de leur prise de position dans le dossier palestino-israélien. Le peuple palestinien est-il moins digne que le peuple d´Israël, - que les peuples arabes, que les Etats-Unis veulent «guider» vers la «démocratie», comme tous les autres peuples de la communauté humaine - d´avoir droit à un foyer national, un Etat indépendant? Tout cela n´est guère raisonnable et donne, surtout, au hideux principe du deux poids, deux mesures toute sa dimension de broyage des peuples qui ne savent pas, ou ne sauraient pas où se trouve la place à eux assignée par les puissants. Quel crédit ont donc aujourd´hui les Etats-Unis qui font mine de soutenir la révolte des peuples arabes quand, durant des décennies, ils ont fait le lit des despotes arabes qui ont mis leurs peuples en coupe réglée? Loin de savoir raison garder, Barack Obama s´est fait piéger par Israël en prenant à son compte la loi du talion que l´Etat hébreu pratique envers la population palestinienne, comme les assassinats ciblés de dirigeants palestiniens jamais condamnés par les Etats-Unis. En opposant son veto à la résolution arabe sur le caractère illégal des colonies juives dans les territoires palestiniens, Washington à fait son choix. Un choix que les peuples arabes n´oublieront certainement pas.