Le film iranien L'enfant et le soldat a ému le public timimouni, la première journée de projection. La fête de la pellicule se poursuit à Timimoun. Au deuxième jour de la 4e édition du Festival du film de jeunesse, les activités culturelles s'intensifient et le public redouble d'enthousiasme. Il règne, dans ce décor féerique, une atmosphère des grands jours. Au programme de ce festival, six films sont projetés chaque jour. Dimanche dernier, c'est incontestablement le film iranien L'enfant et le soldat de Seyyed Reza Mir-Karimi qui a conquis le public, venu en force à la salle de cinéma de la ville. Timimoun se réveillait de sa torpeur et sortait enfin de sa léthargie en renouant avec les sorties, qui en groupe, qui en famille. On retiendra la forte présence des enfants qui constitua un des pôles majeurs de ce festival puisque le prix du meilleur film sera décerné à la suite d'un vote du jury composé essentiellement d'enfants dont l'âge n'excède pas les 16 ans. Captivant de par la trame qu'il développe, les malheurs de Mansour, un jeune Iranien de 14 ans, ce film L'enfant et le soldat ne pouvait que toucher le jeune public timimouni. Aussi, ce long métrage nous promet de suivre les péripéties de ce pauvre garçon accusé du vol d'un bijou, un collier qu'il dit avoir acheté en guise de cadeau à sa mère à l'occasion de la fête de fin d'année. En effet, l'année se termine et tous les soldats sont en vacances. Reste ce cuistot qui, de retour en permission chez ses parents, est chargé de conduire le jeune délinquant d'une région éloignée de la province de Kharasan jusqu'au centre de rééducation de Téhéran. Entre-temps, c'est tout ce chemin parcouru jonché de tentatives de fuite et d'abus de confiance qui nous est raconté. Le jeune garçon, que les parents du soldat prennent pour le fils du commandant, est accueilli par ceux-ci avec le même sens de l'hospitalité que s'il était un membre de la famille. La tension, qui régnait entre le soldat et Mansour se calme surtout après que celui-ci consente que le soldat offre le fameux collier à sa soeur en guise de cadeau de fin d'année. Le garçon, qui était pressé de revoir ses parents, les rate de peu, le soldat devait accomplir le rite de la demande en mariage. Le garçon s'emporte contre le soldat qui, malgré les supplications du gamin, achève sa tâche jusqu'au bout, à savoir l'accompagner au centre de rééducation de Téhéran. Contrairement à ce film, Les sept chants de la Toundra (Finlande), en lice, n'a pas retenu l'attention. Un chahut digne d'une salle de classe régnait dans la salle, ajouté à cela les va-et-vient incessants des enfants qui ne tenaient pas en place. Il est vrai que ce film, par la froideur qu'il dégage (l'histoire se passe au pôle Nord) et le noir et blanc de son image n'encourageaient pas trop à suivre son histoire bien étrangère à la nôtre. L'autre film projeté, hors compétition cette fois-ci, est Lumumba de Raoul Deck (France-Haïti) qui a été primé et a connu un grand succès dans le milieu cinématographique. De l'image du 7e art, celle de la photo est également à l'honneur. Les jeunes Timimounis bénéficient d'un stage d'initiation à la photo, prodigué par Nelly Blaya, une photographe professionnelle qui anime ce genre d'atelier à Gindou. Originale et qui plus est pratique, sa méthode de travail est intitulée «Sténopé» qui veut dire en grec «Petit trou» qui fait office d'objectif. Un petit trou que l'on fait dans une boîte, de chicorée par exemple. «Une image vient se former au fond de cette boîte. Il suffit de mettre un papier photo sensible à la lumière en face du trou et l'image va se transformer sur le papier, lequel va l'enregistrer», signale la photographe. Une méthode ludique qui a fait ses preuves auprès de nombreuses personnes, grandes et petites, qui ont tenté cette expérience. Les photos sont ainsi récoltées au fur et à mesure et exposées tout au long du festival. Parallèlement à ce dernier, une série de concerts de musique classique interprétée par l'orchestre symphonique de Genève a été donnée sur initiative de l'agence touristique Extravagances voyages. Le premier, samedi dernier, s'est déroulé au Ksar Tabelkoussa, le second à Beni Aïssa, toujours en plein air, dans ce joli décor pittoresque (l'Oasis rouge) du centre culturel de Timimoun baptisé Ichaâ (rayonnement). De Chopin à Beethoven en passant par Mozart, l'ensemble musical a ravi les convives et l'ensemble des Timimounis qui ont assisté aux concerts. Il est à noter que cet orchestre symphonique se produira jeudi prochain à la salle Ibn-Khaldoun (Alger). En attendant, les festivaliers de Timimoun continuent à fréquenter assidûment les salles de cinéma et à déguster les projections de films en plein air, comme ce fut le cas avec Silence on tourne...de Youcef Chahine. Et se délecter aussi de la beauté féerique des étoiles...