Une quinzaine de véhicules transportant des manifestants a entrepris de sillonner les ruelles de la ville avant d'être bloquée par la police. Comme il fallait s'y attendre, les manifestations, programmées par la coordination intercommunale de Béjaïa pour exiger «la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur et la libération des détenus du mouvement», n'ont pas drainé de grandes foules et ont tourné, pour certaines, au vinaigre, quand bien même la police ne serait pas intervenue pour les en empêcher. Le cas le plus illustratif est à mettre sur le compte des coordinations de l'ex-daïra de Sidi Aïch. Dans cette ville, on a eu droit à une sorte d'«agitation» qui s'est terminée par un rassemblement devant le siège de la municipalité. Plusieurs groupes de jeunes avaient entrepris de sillonner anarchiquement les artères de la ville de Sidi Aïch qui commençait à se vider de ses occupants dès 11h, heure prévue pour le départ de la marche qui n'a finalement pas eu lieu en tant que tel. Ce qui s'était passé à l'issue du rassemblement explique amplement la teneur des discours prononcés par les différents intervenants pendant la prise de parole. Chauffés à blanc, les jeunes manifestants s'étaient directement rendus au quartier La Mission où se trouve l'agence Sonelgaz. Ils ont entrepris sa destruction et son incendie avant que la police n'intervienne pour les disperser. Après quelques instants d'hostilités, le calme est revenu dans une ville qui n'offrait guère le visage habituel en ce jour de marché hebdomadaire. La ville de Béjaïa n'avait pas échappé aux perturbations. Même si la population ne s'était pas mobilisée, il n'empêche que sa quiétude a été légèrement perturbée. Le cortège de véhicules, destiné à alerter l'opinion et à la sensibiliser sur le cas des grévistes de la faim, n'avait été entrepris que par la coordination de Béjaïa-Ville, les autres coordinations ayant fait faux bond. Une quinzaine de véhicules transportant des manifestants a entrepris de sillonner les ruelles de la ville avant d'être bloquée par la police. Contraints à l'arrêt, les participants ont pu se rassembler devant la prison de Béjaïa après un long moment de repli. La police n'a pas eu besoin de grands moyens pour disperser les quelques dizaines de participants, venus allumer les bougies tout autour de la maison d'arrêt. Hier encore, la même coordination a récidivé par un meeting à la cité CNS qui devait en principe être ponctué d'une marche populaire vers la prison. A l'heure où nous mettons sous presse, l'action n'a pas encore débuté. C'est le cas également à El-Kseur où la manifestation, prévue à 13h, a été avancée en raison d'un enterrement. Seddouk et Amizour ont vécu au rythme de manifestations dont l'issue n'est pas encore connue. Akbou, Ouzellaguen et toute la côte est de Béjaïa n'ont enregistré aucune activité. Ainsi donc, la Basse Kabylie entamait, hier, la nouvelle année sur fond de contestation caractérisée par une démobilisation et le retour aux actes de vandalisme.