Le président palestinien Yasser Arafat et le chef de la diplomatie israélienne Shimon Peres se rencontreront aujourd'hui, après le feu vert, enfin donné, par Sharon. Plusieurs fois annulée par Ariel Sharon, la rencontre Yasser Arafat - Shimon Peres est enfin programmée pour aujourd'hui. C'est ce qu'ont indiqué, hier, des sources concordantes en provenance du Caire et de Londres. Dans la capitale britannique, c'est un communiqué de Downing Street qui confirme l'information après un entretien téléphonique entre les Premiers ministres britannique et israélien Tony Blair et Ariel Sharon. Coutumier des volte-face de dernière minute le chef de gouvernement israélien peut aussi bien décider dans les ultimes instants de reporter à nouveau une entrevue demandée et encouragée par la communauté internationale. Cependant, si la réunion entre les responsables palestinien et israélien est souhaitée par tous, il reste toutefois à savoir quel en sera l'ordre du jour. Ceci dans l'optique où les Israéliens n'ont, selon des sources israéliennes, prévu de discuter que de la mise en place d'un cessez-le-feu, au moment où la partie palestinienne ambitionne d'examiner un ensemble de points propices à consolider les bases d'un retour progressif du calme avec notamment l'application des recommandations de la commission Mitchell. C'est ainsi que le ministre palestinien de l'Information Yasser Abed Rabbo avait estimé, il y a quelques jours, que «certaines conditions» devaient être remplies pour assurer «le succès de la rencontre» projetée. Parmi ces conditions, le ministre palestinien cite le fait que l'armée israélienne «doit lever le siège de toutes les localités palestiniennes», l'établissement d'un calendrier «pour l'application, avec une participation internationale appropriée, du rapport Mitchell et du plan Tenet». Les Israéliens, selon la presse locale, rejoignent les Palestiniens sur les points afférents aux recommandations de la commission Mitchell et du plan Tenet, mais ne disent mots à propos de la levée du blocus israélien, ni du retrait de l'armée israélienne des territoires autonomes palestiniens. Pour autant que la rencontre Arafat-Peres ait lieu, la presse israélienne croit savoir qu'un accord de cessez-le-feu, basé essentiellement sur le «plan Tenet» (directeur de la CIA américaine) aurait été mis au point par des responsables palestiniens et israéliens. Cependant aucune source palestinienne n'avait, hier, confirmé la mise au point d'un accord ou préaccord israélo-palestinien. En tout état de cause, cette entrevue entre Yasser Arafat et Shimon Peres est aujourd'hui exigée par la communauté internationale. L'ambassadeur américain à Tel-Aviv veut que «la rencontre Arafat-Peres ait lieu» indiquant: «Nous espérons que la rencontre se tiendra immédiatement» comme l'avait d'ailleurs demandé à plusieurs reprises le président Bush. Mais en Israël, hier, c'était les déclarations du secrétaire du Foreign Office qui faisaient «scandales», le chef de la diplomatie britannique ayant eu le courage de déclarer que «l'un des facteurs qui aident à nourrir le terrorisme est la colère que de nombreux peuples de la région éprouvent à cause des événements en Palestine depuis des années». Voici une vérité qui fait mal et que la classe politique israélienne n'est pas près d'accepter refusant d'admettre le reflet que le monde a aujourd'hui de son occupation des territoires palestiniens. En effet, quelque part les choses se sont accélérées et le temps ne joue pas, ou plus, pour Israël.