Après avoir fait état de sa visite, avant-hier, dans les zones sinistrées, le ministre de l'intérieur a affirmé que la prise en charge des citoyens touchés par le séisme est en “nette amélioration”. Selon lui, “16 170 tentes ont été installées lors des deux derniers jours et 96 000 personnes ont désormais un abri”. Par ailleurs, “des efforts gigantesques ont été faits”, souligne encore le ministre qui indique que “la majorité des sinistrés devrait être relogée à la fin de l'été. 3 500 logements seront prêts, dans quatre mois, à accueillir les familles qui n'ont plus de toit”, précisera Zerhouni qui affirmera qu'“aucune famille ne passera l'hiver sous une tente”. Celles, dira-t-il, qui “ne seront pas relogées dans le dur, bénéficieront de maisons préfabriquées”. À propos du bilan du dernier séisme, l'invité de la Chaîne III déclarera que le nombre de blessés est de 10 047. Mais seulement 580 sont encore, selon lui, dans les hôpitaux. Pour ce qui est du nombre des disparus, Zerhouni n'avance aucune statistique. Il soulignera, cependant, qu'il ne pourra pas avancer de chiffre. Il avouera que “le travail est délicat car il faudra revenir sur les sites sinistrés”. Abordant la situation actuelle au niveau des régions touchées par la catastrophe, le ministre de l'Intérieur a affirmé que “dans la wilaya de Boumerdès, il y a 120 000 logements à expertiser”. Selon lui, des 3 662 unités qui ont subi des dommages, 6 immeubles se sont carrément effondrés. Pour faire un bilan exhaustif, soulignera l'invité de la Chaîne III, il faut du temps. Les premiers contrôles, précisera-t-il, “sont grossiers et n'entrent que dans le cadre de l'observation visuelle”. Depuis le début de l'expertise, 531 habitations sont classées rouges et autant d'autres, 595, sont frappées d'une croix orange. En tout, des 19 569 habitations touchées par le séisme, 3 433 sont classées inhabitables. À la polémique sur les normes de construction, qui n'avaient pas été respectées par les entrepreneurs privés, Noureddine Yazid Zerhouni tente de minimiser la responsabilité des promoteurs, en disant d'abord que moins de 5% seulement des logements construits ont été endommagés par le séisme, puis en mettant en exergue la violence de la secousse. Zerhouni, qui reconnaît toutefois qu'il y a des entrepreneurs et des importateurs véreux, a évoqué l'impossibilité de contrôler les constructeurs privés. Selon lui, les lois héritées du système colonial en matière de conformité aux normes parasismiques obligent uniquement les entreprises publiques à construire des édifices qui répondent aux règles de construction. Le ministre de l'Intérieur indique, en effet, que dans Alger, il y a 60 000 habitations illicites dont la construction a été autorisée par les Apc Fis. par ailleurs, Zerhouni affirme que “l'un des facteurs qui a conduit à l'ampleur des dégâts est le fait que le sol soit fragilisé par les dernières pluies” . Selon lui, l'Algérie a adopté, depuis 1992, les normes américaines, en matière d'habitat parasismique. “Seulement, ajoutera-t-il, quand vous êtes sur une faille… comme celle qui part de Thénia en passant par la baie d'Alger pour rencontrer la faille du Sahel Tipasa…” Le chef du département de l'Intérieur, qui estime que la situation est prise en main par des walis délégués puis, à partir d'aujourd'hui, par des administrateurs civils, affirme que la situation s'améliore de jour en jour et des mesures sont prises pour prendre en charge toutes les familles dont les maisons menacent ruine. Enfin, l'invité de la Chaîne III, qui rend hommage au seul maire de Boumerdès, a critiqué les élus locaux des autres localités qui n'ont pas répondu présents, et espère que “le gouvernement et le Président seront à la hauteur de la catastrophe”. Ce qui est sans doute, dira-t-il, “un bon point pour la prochaine élection présidentielle”. S. R. Rectificatif Une erreur s'est glissée dans l'article paru, hier, en page 3, faisant état du bilan provisoire du séisme. Il fallait lire 2 266 morts au lieu de 2 666 comme écrit dans l'article.