Les Etats-Unis menacent de sanctionner le président de Zimbabwe, si ce dernier restait sur ses positions. En cas d'échec sur la formation d'un gouvernement d'union, les Etats-Unis infligeront d'autres sanctions au régime de Mugabe, a déclaré, hier, Jendayi Frazer, secrétaire d'Etat adjointe américaine aux Affaires africaines. Mme Frazer a indiqué qu'elle n'était pas optimiste sur l'issue des négociations en cours entre le président Mugabe et son principal rival, Morgan Tsvangirai, organisées sous l'égide du médiateur sud-africain Thabo Mbeki. “Si ça ne marche pas, alors nous allons continuer à mettre la pression sur le gouvernement. Nous examinerons de nouvelles sanctions contre le président Mugabe et son régime”, a-t-elle dit à un groupe de journalistes lors d'une visite à Tokyo. “Pour l'instant, nous ne sommes pas trop optimistes. Ca ne se présente pas très bien pour un partage du pouvoir”, a-t-elle ajouté. Lundi, lors d'une réunion au Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont également menacé de nouvelles sanctions le président Mugabe en cas d'échec des discussions. Pour sortir le Zimbabwe de la crise née de la défaite historique du régime aux élections du 29 mars, M. Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, et son rival Tsvangirai ont signé, le 15 septembre, un accord de partage du pouvoir, prévoyant que le premier reste chef de l'Etat et le second devienne Premier ministre. Mais ils n'ont pas encore réussi à s'entendre sur la composition de leur gouvernement d'union, et le président Mugabe a fini par attribuer le 11 octobre les principaux portefeuilles comme l'Intérieur à son parti. M. Tsvangirai a menacé de se retirer des négociations si son rival ne revenait pas sur sa décision. “Les actes du président Mugabe ne concordent pas avec la notion de partage du pouvoir”, a estimé Mme Frazer. “Nous allons attendre de voir si l'ancien président Mbeki sera capable de faire respecter par le président Mugabe ce qu'il a accepté, à savoir partager réellement le pouvoir.” Mme Frazer effectue une visite au Japon et en Chine consacrée aux conflits en Afrique et à la coopération en matière d'aide à destination du continent africain. DJAZIA SAFTA/AGENCES