Près de 500 lycéens des classes de terminale ont marché spontanément, hier, dans les rues de la ville de Tizi Ouzou, pour demander le report du baccalauréat au mois de septembre. Dans la matinée, un important sit-in a été observé dans l'enceinte de la direction de l'éducation. Les protestataires, soutenus par l'association des parents d'élèves, les enseignants de l'université Mouloud-Mammeri et les représentants des syndicats du secteur, exigent l'élargissement du report des examens du bac dans leur wilaya, où de nombreux lycées et technicums ont été sérieusement endommagés. “Nos maisons sont fissurées. Nous passons la nuit sous une tente au stade Oukil-Ramdane. Tout le monde est choqué. Nous n'arrivons pas à nous concentrer pour affronter l'épreuve du baccalauréat dans de bonnes conditions”, explique un lycéen de la vieille ville de Tizi Ouzou. Les mêmes inquiétudes sont partagées par les syndicats qui dénoncent la décision gouvernementale concernant le report des examens du baccalauréat et du BEF, uniquement pour les wilayas de Boumerdès et d'Alger. “C'est une mesure ségrégationniste qui pénalise les élèves des wilayas limitrophes”, indique le bureau local de l'Union nationale des personnels de l'éducation. De son côté, la coordination autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique a qualifié la décision du Conseil des ministres “d'arbitraire et d'irresponsable”. “Connaissant la fidélité de nos décideurs à leur habitude de fuite en avant et leur incapacité d'apporter une solution juste et adéquate à la situation”, la Cnapest de Tizi Ouzou dénonce “la politique de deux poids, deux mesures qui doit plus que jamais être bannie en Algérie”. A. T.