“Je ne me souviens pas d'avoir jamais vu un chef d'Etat dire ça pendant tous les débats sur la souveraineté du Québec. Même Bill Clinton, (avant le référendum), n'avait pas été jusque-là”, a affirmé Jacques Parizeau, un ancien Premier ministre québécois indépendantiste, en réaction aux propos de Nicolas Sarkozy sur le Québec et le Canada. Le changement de position de Paris vis-à-vis du statut du Québec, qui est passée de “Vive le Québec libre” du général Charles de Gaule à “Vive le Canada uni” de Nicolas Sarkozy, a provoqué de vives réactions au Canada, notamment chez les indépendantistes québécois, qui n'ont pas beaucoup apprécié les déclarations du chef de l'Etat français. C'est ce qu'a notamment relevé la presse canadienne, qui aura mis en exergue le fait qu'il s'agit d'un plaidoyer en faveur de l'unité canadienne au détriment des indépendantistes québécois. Pour le quotidien la Presse : “Le problème pour les souverainistes (indépendantistes)... c'est qu'en un discours, on est passé du célèbre +Vive le Québec libre+ à +Vive le Canada uni+.” Régissant aux critiques de la presse, le secrétaire d'Etat à la Francophonie, Alain Joyandet, a jugé samedi de “mauvaise foi” les commentaires de la presse québécoise. “Si vous essayez de chercher des mots dans une conférence de presse pour leur donner un sens qu'ils n'ont pas, alors, à ce moment-là, on n'est plus dans la bonne foi”, a déclaré M. Joyandet. “J'ai toujours été un ami du Canada (...) Et franchement, s'il y a quelqu'un qui vient me dire que le monde a besoin d'une division supplémentaire, c'est qu'on a pas la même lecture du monde”, avait déclaré vendredi M. Sarkozy, lors d'une conférence de presse, avant de prendre la parole devant l'Assemblée nationale québécoise. De son côté, l'ancien Premier ministre indépendantiste, Jacques Parizeau, a qualifié les propos de Sarkozy “d'énormités”. Le discours de M. Sarkozy “implique un jugement” contre la souveraineté (indépendance) du Québec, affirme Parizeau, qui estime : “C'est dire : nous ne sommes pas d'accord avec la souveraineté du Québec.” Celui qui a été l'artisan du référendum de 1995, à l'issue duquel les Québécois avaient rejeté de justesse l'option de l'indépendance, ira jusqu'à dire : “Je ne me souviens pas d'avoir jamais vu un chef d'Etat dire ça pendant tous les débats sur la souveraineté du Québec. Même Bill Clinton, avant le référendum (de 1995 sur l'indépendance du Québec), n'avait pas été jusque-là.” Mais les dirigeants indépendantistes québécois actuels se sont montrés beaucoup plus discrets, tandis que des responsables fédéralistes pavoisaient. Le Premier ministre québécois, Jean Charest, partisan de l'unité du Canada, a dit ne pas être de ceux qui pensent que le séparatisme québécois va disparaître. Mais “je constate en même temps en 2008, la très grande confusion dans les rangs souverainistes et surtout un isolement de plus en plus important”, a-t-il dit en soulignant que “c'est au Québécois de faire des choix et de le faire dans un contexte où l'on a pas à chercher de permission ou d'approbation”. Merzak T.