Pour protester contre l'évacuation d'un des leurs, voulant créer une colonie sauvage, par les forces de l'ordre israéliennes, des colons de Hébron s'en sont pris aux biens des Palestiniens, en lançant des pierres contre leurs maisons, saccageant leurs véhicules et endommageant les tombes d'un cimetière musulman. Seuls ceux qui ont agressé des policiers israéliens ont été interpellés. Hier, les Palestiniens de la ville de Hébron ont été pris à partie par les colons israéliens, lesquels, pour protester contre leur évacuation par la force par l'armée de l'Etat hébreu d'une colonie sauvage, se sont livrés à des actes de vandalisme. Ainsi, plusieurs dizaines de colons ont lancé des pierres contre des maisons, endommagé des tombes d'un cimetière musulman et crevé les pneus de plusieurs voitures appartenant à des Palestiniens près de la colonie de Kyriat Arba. Les colons contestaient l'évacuation, peu auparavant par l'armée et la police israéliennes, d'un bâtiment occupé par un colon qui voulait ainsi créer une colonie sauvage, selon les témoins présents sur les lieux. En dépit de ces actes de sauvagerie contre les Palestiniens, seulement cinq colons accusés d'agression contre des policiers israéliens ont été interpellés par les forces de sécurité, selon la radio militaire. En effet, un porte-parole de l'armée a confirmé qu'une "colonie sauvage a été évacuée" et indiqué que plusieurs colons avaient été arrêtés. C'est dire que toutes leurs opérations de vandalisme contre les biens des Palestiniens ne constituent pas des actes répréhensibles pour la police israélienne, dont les éléments n'ont réagi que contre les colons qui se sont attaqués à eux. Ce qui a le plus dérangé, ce sont les déclarations de colons de Kyriat Araba appelant à attaquer les soldats israéliens et à se venger en commettant des “attentats” contre eux. Faisant allusion à un soldat israélien détenu depuis plus de deux ans par les islamistes du Hamas dans la bande de Gaza, un colon a lancé en direction des militaires israéliens : “Nous souhaitons qu'ils deviennent tous des Gilad Shalit, qu'ils soient abattus.” Réagissant à cela, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a condamné les violences des colons tout en critiquant l'indulgence dont ils bénéficient de la part du système judiciaire. Il a notamment indiqué dans un communiqué rendu public hier : “Je voudrais souligner la gravité des actions et des déclarations faites par l'extrême droite dans les territoires (palestiniens).” Il a ajouté : “Je crois que les punitions infligées dans ces dossiers sont trop légères et que le système judiciaire devrait y remédier.” Il y a lieu de noter que ces incidents sont intervenus au lendemain du déploiement d'un renfort de quelque 550 policiers palestiniens armés à Hébron en vue de consolider l'Autorité palestinienne face aux islamistes du Hamas. Cette mesure a été dénoncée par les colons qui considèrent les policiers palestiniens comme des “terroristes en uniforme”. Les policiers ont été déployés aux côtés de leurs 2 400 collègues armés déjà présents dans la ville, à l'exception de la partie de Hébron où sont installés des centaines de colons juifs qui vont continuer à être protégés par des soldats israéliens, selon un responsable de la sécurité israélien. Hébron est un haut lieu de tensions entre Palestiniens et Israéliens depuis son occupation en 1967. Aux termes d'un accord avec les Palestiniens, Israël avait évacué en 1997 80% de Hébron, occupant encore une enclave où plusieurs centaines de colons vivent retranchés au milieu de plus de 150 000 Palestiniens, sous la protection de l'armée. Merzak T.