Le parc national des véhicules de transport de voyageurs connaît un réel problème de vétusté. “60% des véhicules de transport de voyageurs dépassent l'âge limite arrêté par la loi à 10 ans”, affirme Kamel Bouhenaf, président de la Commission nationale des transporteurs de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) lors d'une conférence de presse animée au siège national de cette organisation. La cause ? Beaucoup de bus sont acquis par leur propriétaire pendant les années 1990 dans le cadre de l'emploi de jeunes. Sous le poids des impôts, les transporteurs sont dans l'impossibilité d'acquérir de nouveaux véhicules. “À cause du terrorisme qui ne leur permettait pas de travailler normalement, beaucoup de transporteurs ne payaient pas le fisc. Au fil des ans, leurs dettes se sont accumulées et aujourd'hui, ils sont presque dans l'impossibilité de les honorer”, explique M. Bouhenaf. Aussi, en sa qualité de représentant des transporteurs, ce dernier a exhorté le ministère des finances pour trouver une solution à ce problème en arrêtant, par exemple, un échéancier pour le paiement de ces dettes. Le grand argentier du pays est aussi sollicité pour intervenir auprès des banques pour donner aux transporteurs plus de facilités pour acquérir des crédits bancaires afin qu'ils puissent acquérir de nouveaux véhicules. Le représentant des transporteurs a aussi demandé l'allégement du dossier nécessaire à l'acquisition de nouveaux véhicules et la révision à la baisse de la TVA à 7%. “nous sommes la seule corporation assurant une mission de service public qui paye une TVA à 17%”, s'offusque-t-il. Pour lui, les pouvoirs publics doivent aider cette corporation forte de 30 à 40 0000 emplois directs et indirects. M. Bouhenaf s'est aussi élevé contre l'absence d'un minimum de conditions requises dans les gares routières : “Beaucoup de gares n'ont ni sanitaires ni poste de police. En outre, certaines gares sont gérées par des privés qui n'ont rien à voir avec la profession et ne respectent pas le cahier des charges.” Pour ce qui est du problème de véhicules non assurés, M. Bouhenaf estime que ce n'est pas à son organisation de faire le gendarme, mais plutôt aux pouvoirs publics d'assumer leur mission de contrôle. Mais il déplore le fait que beaucoup de receveurs et de chauffeurs n'ont pas reçu de formation spécifique pour embrasser une profession de transporteur. Il s'est, d'ailleurs, félicité du fait que le nouveau projet de loi régissant le secteur, au niveau de l'APN, ait prévu la création d'une école de formation des chauffeurs. Il s'est aussi dit être d'accord avec l'opération d'assainissement du secteur qui prendra fin en mars 2009, surtout que beaucoup de personnes bénéficient de lignes qui ne sont pas exploitées. Pour ce qui est des sanctions prononcées par la commission du transport, M. Boukenaf a assuré que 40 à 50 cas sont traités chaque semaine pour différentes infractions. Pour sa part, Abdenour Zaber, membre de la commission des transporteurs d'Alger, a estimé que la seule solution pour la profession est d'instaurer la formule du regroupement. Il a assuré qu'au niveau de la wilaya d'Alger, la profession est constituée de 12 000 emplois directs et 3 000 autres indirects. Selon lui, 48% des algérois se déplacent dans des bus, 15% dans des taxis, 5% dans des trains et 32% avec leurs propres moyens. Notons qu'au niveau national, la profession compte 29 000 transporteurs dont 12 000 dans l'urbain. Arab CHIH