Grand ami de l'Algérie, le journaliste et écrivain suisse, Charles-Henri Favrod, s'est remémoré hier, lors d'une rencontre-débat organisée au centre de presse d'El Moudjahid, avec beaucoup d'émotion, ses souvenirs de la guerre de Libération nationale. “Je dois beaucoup à l'Algérie. C'est elle qui m'a donné une conscience politique”, a-t-il reconnu sans fausse modestie. Pourtant, il avait beaucoup aidé les militants algériens, en Suisse et ailleurs. Il avait servi d'intermédiaire entre les responsables français et leurs homologues algériens. Il avait côtoyé de grandes figures de la Révolution algérienne à l'instar d'Amar Ouamrane, “un personnage pittoresque et solide”, dit-il, et de Lakhdar Bentobal qu'il considère comme “un vrai guerrier et un survivant”. Son engagement en faveur de la cause algérienne avait failli lui coûter la vie puisqu'en 1961 il avait, avec son ami Tayeb Boulehrouf, échappé de justesse à un attentat. “Nous avons vécu une époque singulière. C'est ma conviction. C'est pourquoi je suis ému avec la reparution de mon livre”. Un livre écrit en 1957 et au titre révélateur, La révolution algérienne, et que viennent de rééditer les éditions Dahleb. Interrogé par Ali Haroun sur l'épisode de l'arraisonnement de l'avion qui transportait les 5 historiques par l'armée française pour savoir si les autorités françaises de l'époque avaient donné leur accord pour ce voyage, M. Charles-Henri Favrod a répondu par l'affirmative. “Les autorités françaises avaient donné leur aval. Mais ce n'est pas le gouverneur général d'Algérie qui était responsable du kidnapping”, a-t-il soutenu. Prenant la parole, l'avocat Miloud Brahimi a assuré que ce n'était pas le magazine français l'Express qui était derrière la révélation de l'affaire Benbarka mais plutôt le journal suisse La Gazette de Lausanne sous la plume de… Charles-Henri Favrod. Arab CHIH