Décidément, le ministre de l'Education nationale ne parvient pas à apaiser “la fronde sociale” dans son secteur, malgré la publication d'un nouveau statut pour les fonctionnaires de l'éducation nationale, et malgré les sanctions extrêmes prises contre les grévistes à savoir des licenciements fermes. En effet, quelques jours à peine après avoir pris connaissance du contenu du statut particulier des fonctionnaires de l'éducation et après la grève de deux jours ayant paralysé les lycées, les syndicats autonomes, et cette fois-ci toutes tendances confondues, ne décolèrent pas tout comme leur base. À Oran, le conseil de wilaya du Cnapest, qui tenait une rencontre d'évaluation du dernier mouvement de grève, a pu mesurer avec les représentants des enseignants du secondaire que ces derniers, outrés par le licenciement de leurs collègues de Mostaganem qui est une sanction abusive voulant par la même dénier aux fonctionnaires le recours au droit de grève pourtant reconnu par la Constitution, “un droit universel même !”, nous disent des enseignants. Leur réprobation quant à ces tentatives de faire taire la voix “autonome” des enseignants, a été aussi accrue par le contenu du statut particulier qui en définitive n'apporte aucune nouveauté par rapport aux questions salariales puisqu'“il a été élaboré sans aucune concertation”. Face à un tel mépris qui perdure, les enseignants dans leur majorité disent adhérer à toute action de protestation et de lancer un appel à leur direction pour aller vers une grève ouverte. “Lorsque nous avons débattu de notre programme d'actions, les collègues se sont dits d'accord pour aller vers une grève ouverte, seul moyen de porter nos revendications et surtout par rapport à nos camarades de Mostaganem et de l'Est qui ont été sanctionnés”. Des réactions et attentes de la base qui seront évoquées lors du conseil national du Cnapest qui, dans les jours à venir devra justement débattre des sanctions abusives qui ont frappé des enseignants grévistes et d'apporter la réponse appropriée à une telle situation. Par ailleurs, il n'y a pas que le corps des enseignants à fulminer contre le ministre Benbouzid puisque, rappelle-t-on, les auxiliaires de l'éducation eux aussi montent au créneau en annonçant des actions de protestation et une plainte contre la personne du ministre qui arrive encore à faire l'unanimité contre lui. Dans de telles conditions, il est fort à parier que cette année scolaire, une fois de plus, sera très perturbée. DJAMILA LOUKIL