Les enseignes éborgnées d'une…pub envahissante, qu'encensait autrefois un panel de logo d'entreprises publiques dissoutes et de surcroît budgétivores et pléthoriques, continuent de s'accrocher vaille que vaille aux façades d'immeubles. En effet et pareil à un mémorial dédié à la mémoire des faiseurs de chaînes de l'époque de triste mémoire de pénuries d'Aswak El-Fellah ou ce qu'il était convenu de désigner sous le statut social de magasins socialistes de l'Etat, l'immeuble de l'Aérohabitat qui est établi au boulevard Krim Belkacem (ex-Télemly) exhibe encore ces stigmates qui ne font que ramener la ménagère du coin au mauvais souvenir de l'ère du monopole de l'Etat prétendument providentiel sur le commerce extérieur. Non qu'il s'agisse d'un cas isolé que toutes ces savonnettes qui ne sentaient pas la rose ou que ces corps gras à qui l'on doit aujourd'hui l'apparition du mauvais cholestérol, puisqu'il y a une autre pancarte qui a tout l'air d'être rivée pour l'éternité sur la devanture de l'édifice établi à l'impasse d'Abdelaziz Touazi à Kouba. Et de l'artère principale de Mohamed Fellah d'où l'on peut voir encore l'échantillon de la production nationale d'alors, il y a les dégâts que cache sous d'habiles ruses la pancarte. C'est qu'elles ont les vis solidement rivées aux murs, ces empreintes qui continuent de défier le temps et de louer les vertus d'une République… populaire où heureux le smicard qui pouvait se débrouiller un bidon d'huile de chez le voisin employé au Souk El Fellah d'à côté. Aujourd'hui que l'on y pense, force est de constater que pas même le vent du renouveau qu'a réussi pourtant à excaver une brèche d'où s'est introduite la lueur d'un libre marché, n'a réussi à déboulonner ces enseignes. D'ailleurs et à y voir de près, on n'en a pas fini d'énumérer les dégâts qu'a occasionnés l'encombrante réclame sur le patrimoine bâti. Nazim Djebahi